Quand Issiakhem sauve « le monument aux morts » de Landowski à Alger
DIA-18 juin 2018: Décidément l’Algérie a un sérieux problème avec son histoire. Suite à l’hommage de Google à Issiakhem, les algériens qui sont férus d’histoire et d’art ont révélé que l’artiste algérien avait sauvé de la destruction du « monument aux morts » connu installé au temps de la colonisation en le couvrant d’un coffrage de béton dans l’espoir qu’un jour le monument soit libéré.
L’imposant monument aux Morts de la Grande Guerre, a été réalisé par le sculpteur Paul Landowski en 1928. Ce monument était entouré de tables funéraires où étaient inscrits les noms de 10 000 noms enfants d’Alger de toutes races, de toutes religions, construit en l’honneur de tous les Algérois morts pendant la Première Guerre mondiale.
Paul Landowski a réalisé ce monument suite à un concours qu’il a été remporté en 1922 par les architectes Maurice Gras, Édouard Monestès et les sculpteurs Landowski et Charles Bigonet. Dans le dos du monument, « Les deux femmes, les deux vieillards, l’européen et l’arabe s’appuient l’un sur l’autre. L’unité de sentiment a conduit à l’heureux effet plastique », écrit Landowski dans son Journal en 1921. Ce symbole de la fraternité franco-algérienne, scellée par deux guerres mondiales, n’a pas été transféré en France..
Devenu, le symbole de la présence coloniale. le monument qui domine la baie d’Alger a été masqué en 1978, à l’occasion d’une rencontre des Pays africains à Alger, d’un coffrage en ciment, par les autorité algériennes. C’est donc le sculpteur M’Hamed Issiakhem qui mobilise ses collaborateurs (Bourdine Moussa, Bouarour Said, Bendaoud Youcef etc.) pour recouvrir « le Pavois » d’un coffrage en béton, ainsi d’éviter sa destruction. « Le Pavois » est ainsi toujours intact, soutenu par une charpente en bois. Sur la face avant du coffrage, il sculpte deux mains, en train de briser des menottes. Ceci montre que l’Algérie est maintenant indépendante, libre.
Amel Bouchaib