Kaouane vers la fin de la presse papier, l’avenir est aux médias électroniques
DIA-21 octobre 2017: Le ministre de la Communication, Djamel Kaouane a estimé que l’avenir est pour la presse électronique, augurant d’un avenir incertain pour les journaux de la presse écrite.
Le ministre a fait cette déclaration à partir de Tizi Ouzou où il était en visite de travail à la veille de la célébration de la Journée nationale de la presse. Il a indiqué qu’avec la démocratisation du pays et l’extension et l’accessibilité de l’internet haut débit, l’avenir est aux médias électroniques, soulignant que les éditeurs et journalistes des principaux titres sont très conscients de cette réalité.
En effet la profusion des sites électroniques dénote du développement de ce créneau en Algérie, à l’instar des autres pays où l’internet a supplanté la presse traditionnelle. C’est le cas du célèbre Washington-Post dont la version papier est plutôt délaissée pour concentrer tous les efforts sur le site internet du journal qui donne des informations en temps réel. Il a rappelé qu’une soixantaine de journaux ont cessé de paraître depuis 2014. Toutefois, durant cette même période une trentaine de nouveaux titres ont été créés, a-t-il relevé, en indiquant que le paysage médiatique algérien reste « l’un des plus riches du monde avec plus de 150 titres ce qui est exceptionnel ».
Pour revenir à la presse algérienne, le ministre a fait observer que celle-ci a bénéficié d’un soutien indirect de la part des pouvoirs publics. « Ce soutien qui est un fait et une réalité vérifiables par des chiffres disponibles, a même profité à certains titres privés qui ont pignon sur rue et qui, de temps en temps, brocardent les pouvoirs publics, alors qu’ils ont longtemps et grassement bénéficié de la manne financière publique ».
Une manière de mettre en garde ces titres qui vivent grâce aux aides des Pouvoirs publics qu’ils n’hésitent pas à critiquer souvent à tort.
En ce sens, Kaouane a souligné que son département est pour des relations « apaisées » et de partenariat avec la presse qui est, pour lui, un élément important et un partenaire privilégié.
En outre, il a appelé les propriétaires d’organes de presse à s’adapter à l’environnement économique national actuel afin de se maintenir.
Il a estimé qu’un organe de presse demeure un « projet éditorial mais aussi un projet économique ».
« Un média n’est certes pas un produit purement commercial, mais il doit réaliser des chiffres et trouver des solutions alternatives », a-t-il soutenu, tout en espérant que les professionnels de la presse auront un « sursaut de lucidité » pour faire leurs bilans et penser à un nouveau format qui s’adapterait à la conjoncture économique et à l’évolution de la scène médiatique.
S’exprimant à la veille de la célébration de la journée nationale de la presse, le ministre a relevé une participation « record » et avec des contributions de « très haut niveau », de journalistes au Prix du Président de la République du journaliste professionnel.
Il a rappelé que la liberté de la presse est garantie par la Constitution et il reste aux journalistes d’accompagner cet effort de l’Etat pour que la profession ait ses lettres de noblesse par l’indispensable éthique et déontologie qui doivent accompagner l’exercice du journalisme. Ce métier doit être considéré comme une « vocation et un sacerdoce », a-t-il dit, ajoutant que la différence et la pluralité sont des signes de « bonne santé » mais les actions de tout un chacun doit tendre vers le même but : l’intérêt commun de la Nation.
Kaouane s’est recueilli à la mémoire des journalistes assassinés lors de la décennie noire, et s’est déplacé à Tizi-Rached où il a rendu visite à la famille de Smail Yefsah, journaliste à la télévisons algérienne assassiné par des terroristes le 18 octobre 1993, et donné le coup d’envoi du semi-marathon dédié à la mémoire de ce martyr de la presse. Il a également mis en service la maison de la presse Malik Ait Aoudia.
Amir Hani