La fermeture des frontières épargne l’Algérie d’une 2e vague de la pandémie du coronavirus
DIA-28 septembre 2020: La décision de maintenir les frontières de l’Algérie fermées a permis au pays d’éviter une deuxième vague de la pandémie du Coronavirus, soutiennent plusieurs médecins et spécialistes. Toutefois, cette option n’est pas sans conséquence sur l’économie nationale dans la mesure où plusieurs petites et moyennes entreprises ont mis la clé sous le paillasson.
Partant de l’expérience du mois de mars dernier, quand les premiers cas du Covid-19 ont été importés par des ressortissants algériens vivant à l’étranger, les autorités du pays ont décidé de maintenir les frontières fermées afin d’éviter une 2e vague de cette pandémie.
Les déplacements entre les wilayas sont également réduits puisque les moyens de transport public sont toujours interdits entre les wilayas du pays. Le même principe est adopté pour le transport de et vers l’étranger. Les frontières demeurent fermées et chaque citoyen qui est rapatrié est soumis à un contrôle strict et rigoureux de manière à éviter les contaminations enregistrées en mars dernier suite à leur importation de l’étranger.
Cela explique la poursuite de la tendance baissière du nombre des contaminations et des décès en Algérie depuis plus de deux mois. Le bilan de ce dimanche fait état de 153 nouveaux cas, 104 guérisons et 3 décès ces dernières 24 heures, alors que le nombre de nouveaux cas avait dépassé les 700 après l’Aid el Fitr, en juin dernier.
La tendance baissière en Algérie contraste avec la situation prévalant actuellement dans plusieurs pays voisins, à l’exemple de la Tunisie où le nombre de nouveaux cas est en augmentation, alors que la situation au Maroc est ingérable avec 2 444 nouveaux cas d’infection au coronavirus durant les dernières 24 heures. Dans ce pays, le nombre total de contaminations depuis mars dernier a atteint 117 685 et celui des décès, le chiffre de 2 069.
En France, d’où les premiers cas de Covid ont été importés en Algérie, il y a le risque d’une nouvelle épidémie généralisée, a averti le président du Conseil national de l’Ordre des médecins de ce pays.
La France va devoir affronter, pendant plusieurs longs mois d’automne et d’hiver, une épidémie généralisée sur tout son territoire, sans base arrière dans laquelle puiser des renforts humains, avec un système de santé incapable de répondre à toutes les sollicitations, a mis en garde le président du Conseil.
Il en est de même pour l’Espagne, la Belgique et d’autres pays européens ainsi que la Turquie, sachant qu’il y a un déplacement important de personnes entre ces pays et l’Algérie. Cette situation a amené les autorités du pays à maintenir les frontières fermées et aucune Autorité n’ose appeler à leur ouverture. En d’autres termes, la réouverture des frontières n’est pas pour demain !
Compte tenu du manque de moyens sanitaires en Algérie, la seule solution consiste à maintenir les frontières fermées. Une situation qui pénalise les ressortissants algériens vivant à l’étranger, sachant que plusieurs d’entre eux n’ont pas pu assister à l’enterrement de leurs parents ou membres de leurs familles.
Sur le plan économique, c’est carrément un désastre quand on sait que les agences de voyages ont fermé, de même que le secteur du bâtiment qui a subi des pertes énormes. Plusieurs entreprises étrangères opérant dans le bâtiment, ont été dans la contrainte de rapatrier leurs employés d’où l’arrêt de plusieurs chantiers.
Les petites entreprises relevant du secteur privé ont également fermé ou tournent au ralenti en l’absence d’importation des matières premières. Une situation préjudiciable pour toute l’économie nationale, aggravée par la chute des prix du pétrole.
Amir Hani