La justice française humilie le ministère de l’Intérieur Retailleau: L’OQTF de l’influenceur algérien Doualemn annulée - DIA
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La justice française humilie le ministère de l’Intérieur Retailleau: L’OQTF de l’influenceur algérien Doualemn annulée

DIA-06 février 2025: La justice s’oppose à nouveau à une décision du ministère de l’Intérieur. L’obligation de quitter le territoire français de l’influenceur algérien Doualemn, qui avait appelé dans une vidéo diffusée sur TikTok en janvier «à faire souffrir» un opposant algérien, a été annulée par le tribunal administratif de Melun, a rapporté Le Figaro de source proche du dossier. Saisi en urgence, le juge a «enjoint à l’autorité préfectorale de réexaminer la situation de l’intéressé dans un délai de trois mois et de lui délivrer une autorisation provisoire de séjour durant le temps de ce réexamen», selon un communiqué du tribunal. L’influenceur va aussi recevoir une indemnité de 1200 euros.

Le ministère de l’Intérieur va faire appel de cette décision. Cet appel sera non suspensif, nous indique-t-on. Beauvau compte également continuer la procédure d’expulsion, avec une saisie de la Commission départementale d’expulsion des étrangers (COMEX) prévue le 19 février prochain.

Interrogé sur LCI ce jeudi soir, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a été humilié par cette décision a réagi avec véhémence. «Quels sont les faits? Nous avons affaire à un individu qui est entré irrégulièrement par deux fois sur le sol national. Il a été condamné six fois par la justice», a-t-il dit. Et d’ajouter: «(Et maintenant), il dit qu’il faut frapper et faire souffrir un opposant du régime d’Alger. C’est évidemment une incitation à la haine, une provocation. J’ai saisi la justice qui nous avait donné raison la première fois. Il y avait des preuves qu’il était algérien puisqu’il avait un passeport biométrique. Et l’Algérie l’a refusé, ce qui est contraire au droit. Et maintenant, la justice française condamne l’État à 1200 euros. Je n’en dirai pas plus. Nous avons construit des lois et un État qui rend très difficile de reprendre le contrôle». «Notre droit doit-il protéger les individus dangereux ou la société française contre les individus dangereux?», a-t-il questionné.

«Doualem sort de rétention», se sont félicitées dans un communiqué ses avocates, Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, voyant dans les décisions prises à son encontre «un acharnement féroce et aveugle, aujourd’hui sanctionné». «Le ministère a joué son va-tout et a perdu. Nous dénonçons une rétention illégale depuis le 29 janvier et saluons une décision logique qui y met un terme», ont-elles écrit.

«Doualemn», de son vrai nom Boualem Naman, , agé de 59 ans et résidant à Montpellier, avait été placé en garde à vue avant de ressortir libre avec une convocation pour son procès, prévu le 24 février. Les autorités avaient finalement décidé d’expulser Doualemn vers l’Algérie dans le cadre d’une procédure d’urgence, le 9 janvier. Mais le pouvoir algérien, refusant cette expulsion, avait renvoyé l’influenceur en France. Bruno Retailleau avait alors dénoncé une volonté «d’humilier la France».

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Le 29 janvier, le tribunal administratif de Paris avait estimé dans une décision que la procédure d’expulsion d’urgence mise en place par l’Intérieur était insuffisamment motivée, alors que «Doualemn» vit sur le territoire français depuis 15 ans, avec ses deux enfants et sa compagne française. Le tribunal ne s’était toutefois pas opposé à une expulsion de l’influenceur dans le cadre d’une procédure standard, au délai pouvant être long de plusieurs mois.

Si la place Beauvau avait décidé de ne pas faire appel de ce rejet, une OQTF a toutefois été émise à l’encontre de l’influenceur, qui a en outre été maintenu en rétention au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). La Commission départementale d’expulsion des étrangers (COMEX) se réunira ainsi le 19 février prochain pour examiner le profil de l’influenceur et statuer d’une éventuelle expulsion. Il s’agit d’une nouvelle étape dans le feuilleton qui oppose de nombreux influenceurs algériens au ministère de l’Intérieur français, dans un contexte de fortes tensions entre Alger et Paris.

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