La presse infestée par des patrons mercenaires qui ont profité de la publicité institutionnelle
DIA-10 janvier 2020: Le secteur de la presse et des médias en Algérie est appelé à être assaini à cause de l’intrusion des mercenaires ayant profité et qui continuent encore de profiter de la publicité institutionnelle. L’actuel ministre de la Communication, Ammar Belhimer a l’avantage de connaitre parfaitement le secteur et ainsi que les pratiques ayant empêché des journalistes professionnels de créer leurs propres publications. En revanche, il se trouve que des mercenaires ont réussi à créer des journaux non pas pour développer la presse, mais pour profiter de la manne publicitaire distribuée par l’ANEP.
Des hommes d’affaires ou plutôt des affairistes ont créé des journaux et entreprises de presse avec des prête-noms et se sont vus attribuer des privilèges au détriment des hommes de la profession.
Ces mercenaires, parmi lesquels se trouvent des hommes d’affaires, des députés et des ministres, dont certains sont actuellement en prison, ont bénéficié au total de quelque 37 milliards de dinars de publicité de l’ANEP sans pour autant payer l’impression de leurs journaux aux imprimeries étatiques.
Les dettes des imprimeries publiques s’élèvent à quelque 3,32 milliards DA ! A titre d’illustration, l’homme d’affaires Ali Haddad qui prenait de la publicité auprès de l’ANEP pour ses deux quotidiens (Le Temps d’Algérie et Wakt el Jazair), n’a jamais payé l’imprimerie. Les dettes de ces deux quotidiens auprès d’Algérie Télécom, représentant les factures impayées de la connexion internet haut débit, s’élèvent à 12 milliards DA.
D’autres hommes d’affaires recourent aux mêmes pratiques. Pis encore, ils ont trouvé le moyen de bénéficier de leurs journaux invendus. En effet, ils revendent ces journaux (invendus) à des manufactures qui les transforment en plateaux d’alvéoles, utilisés comme emballage pour les œufs. En somme, les mercenaires de la presse sont gagnants sur toute la ligne dans la mesure où ils bénéficient de l’argent de l’Etat sans qu’ils ne payent les charges. Pour la précision, les journaux créés par ces mercenaires sont inconnus du grand public. Pour preuve, les buralistes refusent de les prendre car ils sont invendus.
Les partons des journaux de la presse écrite (connus du grand public) de même que ceux des sites électroniques ont toujours dénoncé cet état de fait, sachant qu’ils subissent une concurrence déloyale de la part des mercenaires qui ont accaparé la publicité de l’ANEP pour s’enrichir.
Le nouveau ministre de la Communication est ainsi appelé à assainir le secteur de manière à priver ces mercenaires-rentiers de la publicité institutionnelle, laquelle devrait revenir de droit aux professionnels de la presse et de la communication. Une situation héritée de l’ancien système ayant permis à des mercenaires de créer des journaux dans le but de bénéficier de la publicité de l’ANEP.
Amel Bouchaib