L’action LafargeHolcim chute en bourse après ses résultats trimestriels
L’action LafargeHolcim s’érodait rapidement mardi dans les premiers échanges à la Bourse suisse comme à Paris. Le mastodonte helvético-français des matériaux de construction a enregistré sur les trois premiers mois de l’année une croissance organique quelque peu supérieure aux attentes des analystes. La rentabilité en revanche a cédé plus de terrain qu’escompté. La direction a nonobstant reconduit ses ambitions à court comme à moyen terme.
A 09h22, la nominative LafargeHolcim abandonnait 2,7% à 54,84 francs sur SIX Swiss Exchange et 2,2% à 45,78 euros sur Euronext Paris. Le SMI se repliait dans le même temps de 0,19%.
Les analystes accueillent une performance « faible », « molle », voire « légère » dans le meilleur des cas. Jefferies souligne que l’impact d’un hiver prolongé, ainsi que du moindre nombre de jours ouvrables que sur la période de comparaison, a anéanti la dynamique positive enregistrée en zones Asie-Pacifique et Amérique latine.
La banque d’investissement américaine appelle la direction à fournir de plus amples détails sur la manière dont elle entend remplir ses objectifs de croissance pour l’année en cours. L’analyste Anna Perekatova confirme dans l’immédiat sa recommandation « hold » ainsi que l’objectif de cours de 60 francs.
La déception était prévisible, nuance de son côté JP Morgan Cazenove. Le courtier britannique en mains du colosse bancaire américain préfère également demeurer neutre sur le titre, mais souligne que les coups de rabots à attendre dans les projections des analystes devraient rester mesurés.
Alliance Bernstein se montre plus conciliant avec une recommandation d’achat reconduite et un objectif de cours maintenu à 71 francs. Le prestataire new-yorkais de services financiers salue une croissance inescomptée à périmètre comparable, quand bien même la rentabilité opérationnelle n’a pas suivi.
Phil Rosenberg, en charge du suivi de Lafargeholcim, déplore par contre une réduction des indications délivrées par la nouvelle équipe de direction sur la marche des affaires, peu susceptible de contribuer à reconstruire une confiance des investisseurs déjà mise à mal par les responsables précédents.
La Banque cantonale de Zurich (ZKB) prévoit aussi de passer l’éponge sur le faux pas trimestriels, pour autant que le groupe saint-gallois parvienne à atteindre les jalons qu’il s’est lui même fixé sur l’ensemble de l’exercice. Martin Hüsler confirme sa recommandation d’achat mais comprend la réaction frileuse des investisseurs à la publication de cette performance intermédiaire.
Les années de galères traversées par Lafargeholcim associées à des vents désormais favorables sur le front des changes facilitent à présent la concrétisation des objectifs articulés par la direction, note Vontobel. Bernd Pomrehn rappelle que le titre navigue en deçà de sa valorisation sur le long terme en dépit d’un généreux rendement de son dividende. L’analyste reconduit conséquemment sa recommandation d’achat et perçoit toujours la juste valorisation de la nominative à 63 francs d’ici douze mois.
Bryan Garnier prend les devants en rabotant son estimation de juste valorisation de l’action à 49 contre 51 francs. L’assurance affichée par la direction sur la grande majorité des débouchés du groupe paraît pour le moins « optimiste » aux yeux de la banque d’affaires franco-américaine. Eric Lemarié conserve une recommandation neutre.
La copie rendue par Lafargeholcim n’est pas de nature à lever les doutes de Davy quant à l’avenir de l’action. Le courtier irlandais campe sur une recommandation « underperform » motivée par une offre de ciment surabondante sur certains marchés et des pressions tarifaires persistantes sur de nombreux autres débouchés. Robert Gardiner souligne que la direction aura fort à faire pour redresser la barre avant la fin de l’année, mais estime que les objectifs à moyen terme ne sont pour l’heure pas remis en question.