Quand l'ALESCO s'inquiète de la généralisation de Tamazight en Algérie - DIA
27420
post-template-default,single,single-post,postid-27420,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Quand l’ALESCO s’inquiète de la généralisation de Tamazight en Algérie

DIA- 18 janvier 2018: La venue en Algérie du DG de l’organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alesco), le koweïtien Saoud Hilal Al-Harbi était -elle programmée de longue date ? A en croire certaines sources en charge du dossier, l’organisation affiliée à la Ligue Arabe est venue dans notre pays en urgence redoutant le recul de la langue arabe en Algérie, après l’officialisation de Tamazight dans les écoles algériennes

Cette organisation financée par la Ligue arabe dont le siège est à Tunis, qui applique la Charte de l’unité culturelle arabe par une annonce faite au Caire le 25 juillet 1970, se bat depuis plus de 50 ans pour la sauvegarde de la langue arabe dans les 22 pays de la Ligue. Elle se bat notamment pour imposer la langue arabe et surtout pour écarter l’influence des autres langues étrangères, notamment le français et l’anglais. Comme l’OIF, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’organisation possède plusieurs programmes de formation et d’aides pour généraliser la langue arabe et l’éducation de la culture arabe. 

Tout en saluant les efforts du Président Bouteflika pour avoir été l’un des dirigeants arabes actuels qui ont guidé et continuent à guider la Nation arabe », saluant le « progrès et le développement que connait l’Algérie sous sa direction », le directeur général de l’Organisation a estimé que l’Algérie « est un grand pays qui a été une référence pour plusieurs pays arabes sur tous les fronts », ajoutant que l’histoire de la révolution algérienne est aujourd’hui enseignée dans plusieurs pays arabes ».

Hilal Al-Harbi a salué l’expérience algérienne dans les domaines culturel et éducatif ainsi que dans la lutte antiterroriste qui lui a permis de « surmonter la crise grâce à la clairvoyance et à la sagesse du Président Bouteflika et à la coopération positive du peuple algérien », soulignant que plusieurs pays arabes tirent profit de l’expérience algérienne dans ce domaine.

« L’expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme ne se limite pas uniquement aux aspects juridique et pénal », a fait savoir le responsable. « Elle se distingue également par son orientation vers la sensibilisation et l’intérêt accordé à la dimension socio-culturelle à l’effet de tarir les ressources du terrorisme », a-t-il ajouté, mettant en exergue la politique de réconciliation nationale initiée par le Président Bouteflika qu’il a menée avec succès grâce à sa « clairvoyance ».

Mais au delà, de la lutte contre le terrorisme et contre l’obscurantisme, l’Alesco se bat contre toute langue qui lui fait concurrence et barrage. Lors des discussions avec les hauts responsables algériens, Mr Hilal Al-Harbi a voulu en savoir plus sur la généralisation de Tamazight en Algérie, considérant à tort que c’était une langue qui ne sert pas la culture et l’éducation arabe. 

Même les vestiges touristiques ancestraux constituent pour l’Alesco un héritage de la culture d’un pays. Selon certaines sources, les parrains de cette organisation n’ont pas apprécié tout le tapage médiatique qui a été fait pour la protection de la statue de la femme nue de Ain El Fouara. Mais la réponse des algériens a été singulière, puisque pour démontrer la grande civilisation de l’Algérie, le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a fait visiter à notre hôte koweïtien, les vestiges romains de Tipaza, comme preuve que notre civilisation date bien des romains et de la Numidie.   

Pour rassurer le  directeur général de l’ALECSO, Saoud Hilal Al-Arabi, le ministre des affaires étrangères M. Messahel a exprimé la disponibilité de l’Algérie à accompagner l’ALECSO dans ses nouvelles démarches pour « la défense de l’identité et l’indépendance à la lumière des mutations induites par les crises prévalant dans le monde arabe », indiquant que le règlement des problèmes que connait le monde arabe « doit s’appuyer sur les valeurs de la réconciliation, de la concorde et du dialogue ».

Comment va-t-on expliquer le soudain intérêt de l’Alesco à l’Algérie, elle, dont les visites dans le pays sont rares, alors que le siège est à coté à Tunis.  L’Alesco dont les causes sont plus liées aux îles Comores et à la Somalie qu’à l’Algérie. Pourquoi ce soudain intérêt à l’Algérie qui a adopté depuis l’indépendance, la généralisation de la langue arabe. Une langue qui n’a pas réussi 50 ans après à se généraliser à 100% en Algérie fortement concurrencée par le français et le dialecte local algérien qui est loin de l’arabe classique. 

Amel Bouchaib  

0Shares