Ouanoughi qui est journaliste de formation, a été directeur de la publication des quotidiens publics (arabophones) El Massa et En Nasr. Il a été désigné à ce poste afin « d’assainir la gestion de l’ANEP notamment en matière d’octroi de la publicité à des journaux fictifs », a-t-on précisé.

Ouanoughi avait déjà déclaré que « la situation de l’ANEP est complexe » et s’était plaint au temps où il dirigeait El Massa et En Nasr des pratiques de cette Agence, laquelle distribuait la publicité à des patrons de presse n’ayant rien à voir avec la profession ».

Lors de son passage à la chaîne TV El Hayat, jeudi dernier, Ouanoughi avait indiqué qu’il « plaignait les agents de la brigade de la Gendarmerie de Bab Jdid qui enquêtent actuellement sur des journaux qui percevaient de la publicité de l’ANEP sans qu’ils ne soient édités ».

Il a révélé que « certains patrons de journaux ne daignaient même pas récupérer leurs journaux auprès des imprimeries publics », révélant que ces « patrons prenaient quelques exemplaires qu’ils envoyaient à la Bibliothèque nationale et à l’ANEP pour justifier la parution du journal ».

Il a aussi précisé que ces patrons « ne sont pas intéressés par le métier de la presse mais par la publicité et l’argent qu’elle génère ».

La nomination de Ouanoughi en cette période où le gouvernement et la présidence de la République sont préoccupés par la pandémie du Coronavirus, dénote de l’intérêt qu’accordent les autorités du pays au dossier de la publicité.

En ce sens, Ouanoughi a rappelé que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait évoqué lors de son premier discours, le dossier de l’ANEP, sachant que des oligarques ont lancé des publications et des chaînes TV et ont bénéficié de la publicité de l’ANEP au moment où des professionnels de la l’information ont été privés de publicité.

Il faut relever que la publicité demeure la seule source de financement viable pour les journaux et les différents médias. La nomination de Ouanoughi promet des révélations sur le détournement de la publicité, à l’exemple des deux journaux de l’ancien footballeur, Rabah Madjer, qui continuaient de recevoir de la publicité de l’ANEP alors qu’ils  ne paraissaient pas. D’anciens ministres et des actuels députés ont lancé des journaux inconnus des lecteurs, mais qui bénéficient de la publicité de l’ANEP.

Amel Bouchaib