Le chauffard du bus de Souk-Ahras placé en détention provisoire
DIA-11 février 2020: Le juge d’instruction près le tribunal de Souk-Ahras a ordonné de placer sous mandat de dépôt le conducteur du bus de transport de voyageurs assurant la ligne Souk-Ahras-Annaba qui s’est renversé en causant la mort à huit personnes et des blessures à 28 autres, rapporte l’APS qui cite la Gendarmerie nationale.
Le conducteur du bus (D.M.S), âgé de 36 ans, a été arrêté dimanche suite au renversement, mardi dernier, du bus de transport de voyageurs qu’il conduisait au lieudit Belahreche dans la commune d’El Mechroha, pour « homicide involontaire, blessure involontaire, non diminution de la vitesse dans les virages et les pentes » notamment.
Le wali de Souk Ahras a décidé de retirer l’autorisation d’exploitation de la ligne au propriétaire, consécutivement à l’imprudence du conducteur et sa violation du code de la route sur une voie double qui a été à l’origine de ce tragique accident.
Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait ordonné lors d’une réunion du Conseil des ministres, la prise de « mesures juridiques adéquates » pour « la criminalisation » du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de « faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité ».
Ces mesures doivent concerner également « les employeurs qui recrutent des conducteurs sans s’assurer, au préalable, de leur état de santé psychologique et psychiatrique et de leur parcours professionnel », selon le communiqué du Conseil des ministres.
Le président de la République a également ordonné « le durcissement, de concert avec le ministère de la Justice, des mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire », précise la même source.
Il a dans ce sens, instruit le recours aux « moyens modernes de contrôle à distance de la vitesse », mettant en avant la nécessité de passer à « la double dissuasion » en vue de préserver, a-t-il dit, les vies humaines.
Pour sa part, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé, lors d’une réunion du gouvernement, à engager « sans attendre » les actions visant à réduire les accidents de la circulation, au lendemain de l’instruction présidentielle relative au traitement de cette problématique.
Lors de cette réunion, il a abordé l’instruction présidentielle relative au traitement de la problématique de la sécurité routière par « le durcissement des mesures à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment les moyens de transport de voyageurs, de transport scolaire ou de transport de marchandises », selon un communiqué des services du Premier ministre.
Il a appelé, à ce propos, les ministres concernés à « engager, sans attendre, les actions à même de permettre de réduire les conséquences néfastes et bouleversements qui en découlent sur les vies humaines ainsi que sur le quotidien des blessés et des familles ».
A ce titre, et « dans l’attente de la mise en place d’un dispositif coercitif de plus grande consistance, plusieurs mesures ont été prises avec effet immédiat consistant à effectuer, à titre conservatoire, le retrait immédiat des documents d’exploitation des transporteurs à l’origine de ces accidents, renforcer les brigades mixtes entre les services relevant des directions de transports de wilaya (DTW) et les services de sécurité pour effectuer des contrôles inopinés sur l’ensemble du réseau routier », souligne la même source.
Ils s’agit également de « renforcer les moyens liés à l’expertise des activités de contrôle technique des véhicules, contraindre les transporteurs exerçant sur les lignes de longue distance à utiliser le principe du deuxième conducteur et à respecter le temps obligatoire de conduite et de repos ».
Les autres mesures portent sur l' »engagement d’opérations d’inspection, sur l’ensemble du territoire national, en direction des gares routières, des stations et autres espaces dédiés au transport de voyageurs pour vérifier l’état des moyens de transport en commun ainsi que le respect de la réglementation par leurs propriétaires et conducteurs, et la mise en place d’un fichier, par wilaya, de l’ensemble des conducteurs de transport de personnes et de marchandises pour assurer un suivi particulier de ceux ayant été à l’origine d’accidents », ajoute le communiqué.
Mohamed Nassim