Le film algérien de Karim Ainouz en sélection officielle du Festival de Cannes 2021 - DIA
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Le film algérien de Karim Ainouz en sélection officielle du Festival de Cannes 2021

DIA-04 juin 2021: Alors que l’Algérie est officiellement absente du festival de Cannes, un documentaire réalisé par un algérien sur ses racines algériennes « O marinheiro das montanhas » (Le Marin des montagnes) de Karim Aïnouz est en sélection officielle au Festival de Cannes 2021 et sera projeté en Séances spéciales.

Même si le film est inscrit avec la bannière brésilienne, le film est coproduit par l’Algérie à travers la société de production de Richard Djoudi, producteur franco-algérien du film de Phillipe Faucon « la trahison » et « Mascarades » de Lyes Salem. Il est associé de Yacine Laloui dans Laith Média. Richard Djoudi a confirmé par téléphone la sélection du film à Cannes et entend faire défendre la production algérienne sur la croisette. Richard Djoudi avait également coproduit le dernier documentaire de Karim Ainouz sur le hirak en Algérie.  

Peu connu en Algérie, Karim Ainouz  est un cinéaste et artiste visuel Algéro-brésilien né en 1966 à Fortaleza au Brésil, d’une mère brésilienne et d’un père algérien originaire de Kabylie, architecte de formation et photographe. Karim Aïnouz a grandi au Brésil, vécu trois années en France, puis à New York, avant de s’établir à Berlin.

Il s’est illustré l’année dernière à travers son documentaire « Nardjes » sélectionné au Festival de Berlin.  A Travers « O marinheiro das montanhas » (Le Marin des montagnes), Karim Ainouz revient sur les pas de ses parents, documentant l’histoire d’amour et la séparation de la Brésilienne Iracema et de l’Algérien Madjid ; de leur histoire d’amour qui commence aux États-Unis, où ils se sont mariés, et des jours heureux dont il reste une boîte de diapositives, jusqu’au voyage sans retour de Madjid en Algérie. Iracema est revenue seule et enceinte à Fortaleza. Karim Aïnouz a grandi sans son père – aujourd’hui âgé de 80 ans – qu’il ne rencontrera qu’à l’âge de 20 ans à Paris. Sa mère Iracema ne s’est jamais remariée. 

Dans un entretien, en date du 1er mai, le cinéaste confiait : J’ai pris un bateau à Marseille et je me suis retrouvé en Algérie, dans le village d’où vient mon père, qui est une région montagneuse, où il neige. Ma mère est décédée en 2015, mais elle m’accompagne dans ce voyage comme une sorte de compagne imaginaire. J’ai tourné tout au long du voyage, construisant un film dont j’espère terminer le montage en juillet ou août.

Karim Aïnouz s’est rendu pour la première fois en Algérie en 2019, avec le projet d’y tourner « Algerian by Accident », un essai autobiographique, une sorte de road-movie en forme d’exploration de ses propres racines algériennes et l’héritage de la lutte pour l’indépendance contre la domination coloniale française. Au final, son film se transforme en « Nardjes » et plonge, durant la journée du 8 mars 2019, au cœur des manifestations du Hirak, pour un changement de régime dans le pays, qui ont conduit à la chute du président Abdelaziz Bouteflika.

Karim Ainouz est un habitué du Festival de Cannes. Son premier long-métrage Madame Satã (2002) est sélectionné au Certain Regard et reçoit de multiples récompenses à travers le monde. O Céu de Suely (2006) ainsi que Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo, co-réalisé avec Marcelo Gomes (2009), sont invités à la section Orizzonti du festival de Venise et remportent des prix internationaux. O Abismo Prateado (2011) est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. En 2008 Aïnouz réalise Alice, une série pour HBO Amérique Latine. Ses installations sont exposées dans différentes manifestations comme la Biennale du Whitney Museum of American Art (1997), la Biennale d’Art de São Paulo (2004) et la Biennale de Sharjah (2011).

Salim AGGAR 

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