Le nouveau variant de la « variole du singe » découvert en Suède, une première hors d’Afrique
DIA-16 août 2024: La Suède a déclaré ce jeudi 15 août qu’elle avait confirmé un premier cas de mpox, (anciennement appelée « monkey pox », ou « variole du singe »), une infection virale qui se propage par contact étroit. Il s’agit d’une première hors d’Afrique. «Dans l’après-midi, nous avons eu la confirmation qu’il y avait un cas en Suède de la forme la plus grave de la variole, celle appelée Clade I», a déclaré Jakob Forssmed, ministre de la santé et des affaires sociales, lors d’une conférence de presse.
La personne infectée vit dans la région de Stockholm et «a été infectée au cours d’un séjour dans une région d’Afrique où sévit une importante épidémie de mpox du sous-type Clade 1», a expliqué Olivia Wigzell, la cheffe par intérim de l’agence suédoise de santé publique, pendant une conférence de presse. Le variant du mpox du sous-type Clade «1b» connaît effectivement une résurgence en République démocratique du Congo depuis septembre 2023. Son taux de mortalité est évalué à 3,6%.
«Pas de risques pour le reste de la population»
La patiente a reçu des soins et des recommandations conformes aux réglementations en vigueur, a assuré Olivia Wigzell. «Nous estimons que la Suède est bien préparée pour diagnostiquer, isoler et traiter les personnes atteintes de mpox de manière sûre et efficace», a-t-elle ajouté. «Qu’une personne soit traitée pour la mpox dans le pays n’implique pas de risques pour le reste de la population», a de son côté souligné dans un communiqué l’agence de santé publique. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) considère, pour l’heure, ce risque comme étant très faible, a-t-elle précisé.
De son côté, la branche européenne de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti que l’Europe devrait connaître plus de cas de mpox importés dans les «prochains jours». «La confirmation du mpox du sous-type clade 1 en Suède reflète clairement l’interconnexion de notre monde (…) Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines», peut-on lire dans un communiqué.
Mercredi, l’OMS a déclaré que la variole constituait une urgence de santé publique mondiale pour la deuxième fois en deux ans, à la suite d’une épidémie survenue en République démocratique du Congo et qui s’est propagée à d’autres pays. Cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, a été recensée dans 16 pays africains depuis janvier 2022, date de la dernière épidémie mondiale, avec une augmentation des décès de 160% des cas en 2024.
13.000 cas recensés en Afrique cette année
Découverte pour la première fois chez l’humain en 1970, dans l’actuelle République démocratique du Congo, la mpox se manifeste classiquement par de la fièvre, un gonflement des ganglions du cou ainsi que des éruptions cutanées. Initialement, deux variants du virus mpox, le clade 1, présent en Afrique centrale, et le clade 2, en Afrique de l’Ouest, ont été mis en cause.
Actuellement, la majorité des 13.000 cas recensés depuis 2024 en Afrique sont liés au clade 1. Mais les préoccupations de l’OMS portent sur une souche émergente, distincte de celles déjà connues. Elle a été identifiée sous le nom de clade 1B par des chercheurs de l’Institut national de recherche biomédicale à Kinshasa dans une publication de la revue Nature Medicine, le 13 juin 2024.
La mpox est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme mais qui se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Le Clade 1b fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.