Le premier ministre canadien Justin Trudeau annonce sa démission : Trump veut fusionner avec le Canada - DIA
80053
post-template-default,single,single-post,postid-80053,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Le premier ministre canadien Justin Trudeau annonce sa démission : Trump veut fusionner avec le Canada

DIA-07 janvier 2025: Le premier ministre canadien Justin Trudeau, au plus bas dans les sondages, a annoncé lundi sa démission après des semaines de crise politique dans le pays, aggravée récemment par les menaces économiques de Donald Trump. Près de dix ans après son arrivée au pouvoir, Justin Trudeau, 53 ans, était sous pression de l’opposition mais aussi de nombreuses personnalités de son parti, inquiètes pour les élections législatives qui se profilent. «J’ai l’intention de démissionner de mon poste de chef du parti et de premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef», a-t-il déclaré dans la capitale Ottawa devant la presse.

Le prochain chef du parti libéral (centre-gauche) deviendra dans la foulée automatiquement le nouveau premier ministre canadien et dans le même temps, le Parlement est suspendu jusqu’au 24 mars. «Ce pays mérite un véritable choix lors des prochaines élections. Il est devenu clair pour moi que si je dois mener des batailles internes, je ne peux pas être premier ministre», a-t-il ajouté, ému.

Le processus de sélection d’un nouveau chef prend généralement plusieurs mois ce qui signifie que Justin Trudeau devrait donc être encore premier ministre le 20 janvier, lorsque Donald Trump prendra ses fonctions. Peu après l’annonce de la démission de Justin Trudeau, le président élu américain a estimé que le Canada devrait «fusionner» avec les Etats-Unis, une remarque qui agace dans ce pays, et qu’il a faite à plusieurs reprises ces derniers temps.

Minoritaire au Parlement, Justin Trudeau souffre d’une faible cote de popularité, étant vu comme responsable de la forte inflation qui frappe le pays, tout comme de la crise du logement et des services publics. Et dans ce contexte tendu, les déclarations de Donald Trump après son élection sont venues mettre de l’huile sur le feu: le républicain a menacé d’imposer des droits de douane de 25% à ses voisins dès son retour au pouvoir en janvier.

Dans la foulée, la vice première ministre, Chrystia Freeland, a démissionné et affiché son désaccord avec Justin Trudeau sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les Etats-Unis. Cela a provoqué un large remaniement ministériel, qui n’aura pas suffi pour Justin Trudeau.

Le contexte politique actuel est «hautement inhabituel» avec un changement de chef à seulement quelques mois d’une élection, a commenté Lori Turnbull, professeure à l’Université Dalhousie. Pendant la période des fêtes, plusieurs personnalités se sont déjà activées en coulisses pour prendre la tête du parti, qui se réunit mercredi.

Plusieurs défis attendent son successeur, estiment les experts, alors que les libéraux accusent un retard de plus de 20 points dans les sondages face aux conservateurs et que les prochaines législatives doivent se tenir au plus tard en octobre 2025. «C’est une cause perdue», lâche André Lamoureux, spécialiste en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). «Personne n’est en position aujourd’hui au Parti libéral de recréer un engouement, un mouvement d’adhésion».

«Tous les députés libéraux et tous les candidats à la chefferie ont soutenu TOUT ce que Trudeau a fait pendant 9 ans, et maintenant ils veulent tromper les électeurs en mettant un autre visage libéral pour continuer à arnaquer les Canadiens», a dénoncé lundi Pierre Poilievre, le chef des conservateurs, sur X.

«Soulagement»
Dans le pays personne ne semble vraiment surpris: «j’ai l’impression que c’est un peu un soulagement, pas seulement pour moi, mais aussi pour lui, parce qu’il avait beaucoup de pression sur les épaules», a expliqué à l’AFP Annette Sousa, habitante d’Ottawa. Rob Gwett, de Toronto, aurait pour sa part préféré que Justin Trudeau «déclenche des élections» et estime qu’il aurait dû partir il y a déjà longtemps «à cause des scandales».

Fils aîné du charismatique Pierre Elliott Trudeau, ex-premier ministre mort en 2000, Justin Trudeau avait fait une entrée fracassante sur le devant de la scène politique et rapidement acquis une renommée mondiale, après avoir longtemps cherché sa voie: boxeur amateur, moniteur de snowboard, professeur d’anglais et de français…

Perçu à ses débuts comme un premier ministre moderne, féministe, progressiste, soucieux des enjeux environnementaux et déclenchant à son tour une «Trudeaumania», il a fait du Canada le deuxième pays au monde à légaliser le cannabis, a instauré l’aide médicale à mourir, une taxe carbone… Il a également lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées, et signera une version modernisée de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

Envoyer un commentaire

0Shares