Le président Tebboune pose les conditions pour un retour de Renault en Algérie (Vidéo)
DIA-20 juillet 2025: Lors d’une entrevue avec des médias nationaux, le président de la république Abdelmadjid Tebboune a posé la condition de l’augmentation du taux d’intégration pour la relance de l’activité de Renault Algérie Production. Soulignant que l’usine algérienne de Renault, depuis son installation dans le pays n’a pas atteint un taux d’intégration de 5%, le chef de l’Etat a indiqué : « En sept ans de présence l’usine Renault n’a pas dépassé un taux d’intégration de 5%. S’ils arrivent au taux d’intégration que nous demandons, ils vont réouvrir. »
L’usine, entrée en production en 2014, a déposé à plusieurs reprises une demande d’agrément auprès des autorités algériennes mais elle essuyé à chaque fois des réponses négatives. La dernière en date remonte au mois de mars dernier. Après la mise en place des nouvelles conditions, la marque française s’était engagée à se conformer aux nouvelles règles en investissant 15 milliards de dinars dans l’usine de Oued Tlélat, comme l’avait annoncé, en mai 2024, Rémi Houillons, le directeur général de Renault Algérie Production.
Toujours dans le domaine automobile, le président Tebboune a également parlé de grandes marques automobiles qui vont s’installer en Algérie pour y produire leurs véhicules. « Il y a de grandes marques mondiales très intéressantes qui vont s’installer en Algérie avec un grand taux d’intégration dès le départ », a-t-il dit, notant que plusieurs composant produits en Algérie sont montés sur les véhicules produits localement. Parmi ces composants, il a cité le pneu produit à Sétif, le faisceau électrique, les vitres arrières et le pare-brise, les sièges.
« Nous avons déterminés quelques marques de véhicules qui vont être produits localement avec un taux d’intégration de 40% », a-t-il indiqué, et d’expliquer : « L’intégration c’est de créer un réseau de sous-trants à travers le pays. Si l’usine automobile crée 2000 emplois, la sous-traitence créera 120.000 emplois, et pour sortir du jeu malsain du gonflage des pneus » en vigueur jusqu’en 2019. Selon lui, cela permet la rupture avec les pratiques du passé qui se limitaient à l’assemblage de pièces importées sans une réelle valeur ajoutée. Dans le domaine de l’industrie mécanique, le président Tebboune a cité l’industrie militaire qui fabrique des boîtes à vitesse et la relance de la fabrication du moteur du tracteur Cirta de Constantine.
Le chef de l’Etat a fait savoir que le feu vert a été donné à plusieurs marques intéressantes. Soulignant que le rythme de réalisation pourrait être variable, étant donné que ces projets nécessitent des préparations et des investissements considérables, il a estimé que les projets d’usines automobiles sont « des projets d’avenir et non pas des projets de prêt-à-porter ». Selon lui, il ne faut pas confondre « rapidité » et « précipitation » dans le domaine de l’automobile. Pour lui : « Le fait que la voiture devienne un besoin social, c’est un progrès social énorme dans notre pays ».
Le président Tebboune a indiqué qu’en attendant que la production locale de véhicules puisse satisfaire les besoins du marché local, on va recourir à l’importation. « On achète selon nos besoins », a-t-il indiqué, en ajoutant que la voiture « c’est une priorité mais ce n’est pas une priorité absolue ». « Je veux la production des voitures en Algérie avec des marques reconnues mondialement, dont la qualité est garantie pour le consommateur algérien », a-t-il poursuivi, en ajoutant que l’histoire du gonflage des roues et de l’importation déguisée, qui a fait perdre à l’économie nationale des milliards de dollars, c’est terminé.
Le président Tebboune a révélé qu’une vingtaine de marques automobiles voulaient s’implanter en Algérie, mais il a critiqué la démarche de certaines d’entre elles. « Certaines marques ont dit qu’elles vont produire certains modèles, mais en attendant, elles ont demandé d’importer, mais ce jeu-là n’est pas bénéfique économiquement », a-t-il dit, soulignant que le premier critère pour l’importation des véhicules neufs est le service après-vente (SAV). « Celui qui ne dispose pas de réseau de service après-vente à travers le pays et les grandes villes, il n’aura pas d’agrément pour importer des véhicules », a-t-il déclaré.