Le sélectionneur Didier Deschamps applique la politique du "quota" pour les joueurs d'origine algérienne - DIA
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Le sélectionneur Didier Deschamps applique la politique du « quota » pour les joueurs d’origine algérienne

DIA-29 août 2020: Après que Houssem Aouar fut atteint par le Covid-19 et déclaré forfait ce soir contre Dijon mais aussi en équipe de France le sélectionneur français Didier Deschamps contraint de revoir ses plans a finalement appelé Nabil Fekir (27 ans – 24 sélections, 2 buts) dans sa liste de 23 joueurs. Le milieu offensif du Betis a porté le maillot des Bleus pour la dernière fois face à l’Albanie le 17 novembre dernier.

Le remplacement de Aouar par Nabil Fekir, un autre français d’origine algérienne a confirmé l’existence d’une politique de quota pour les joueurs maghrébins en équipe de France, principalement les joueurs d’origine algérienne. 

Depuis sa venue en équipe de France, Didier Deschamps s’est opposé à la venue en force des joueurs algériens dans l’équipe des Bleus. Il a exclu depuis ses années de patron de sélection, Karim Benzema, une star au Real Madrid l’empêchant d’être champion du Monde avec l’équipe en 2018. Deschamps a profité d’une affaire en justice du joueur d’origine algérienne pour lui barrer la route de la sélection. Mais Deschamps n’est pas le seul sélectionneur à redouter les maghrébins ; d’autres avant lui  avaient écarté des joueurs maghrébins en sélection, car ils étaient considérés comme des joueurs « à problèmes », avec leur propre caractère et ne se laissaient pas faire face à des choix parfois discriminatoires des sélectionneurs français. C’était le cas pour des joueurs talentueux comme Sami NaceriHatem Ben Arfa ou encore Karim Benzema. Une politique discriminatoire qui a poussé des dizaines de joueurs français d’origine maghrébine à opter pour la sélection de leurs ancêtres. Aujourd’hui il y a seulement trois maghrébins sur 23 en équipe de France, et qui ne sont pas placés comme joueurs essentiels par le sélectionneur français Deschamps: Wissam Benyeder (D’origine tunisienne) Nabil Fekir et récemment Houssan Aouar (D’origine algérienne). Moins dociles que les français des dom tom ou du continent africain, les beurs (Arabes) comme aiment à les surnommer les sélectionneurs sont écartés de toute visibilité. 

Il y a 10 ans le « quotagate » révélait une politique de discrimination dans les Bleus 

En 2010, le site Mediapart révèle pour la première fois la politique du Quota appliquée en équipe de France.   Le site d’information publie un article sur une réunion du 8 novembre 2010 titré « Foot français: les dirigeants veulent moins de noirs et d’arabes ». Une réunion à laquelle avait participé la direction technique nationale (DTN) de la Fédération française de football (FFF) dirigée par  François Blaquart, et la plupart des entraîneurs des sélections jeunes et celui de l’équipe de France A, Laurent Blanc.

Ce jour-là on évoque les nombreux joueurs binationaux formés dans les pôles espoirs France, ayant porté jeunes les couleurs françaises et qui ont choisi de rejoindre des sélections étrangères. Et on parle pour la première fois des quotas discriminatoires avec une proportion de « 30% » qui ont été évoqués pour les centres de formations nationaux, « dès l’âge de 12-13 ans ». « Oui, il faut des espèces de quotas, mais il ne faut pas que cela soit dit, » aurait dit Blaquart. Laurent Blanc, se disait « favorable » pour, dixit Mediapart, « limiter le nombre des joueurs français binationaux qui ‘partent jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines’. Sans citer d’autres pays. »
Mediapart pointe d’autres propos polémiques du sélectionneur « digne des pires présupposés racialistes » lors du débat sur un « stéréotype » de joueurs physiques plutôt que techniques qui constituerait le football français. « Et qu’est-ce qu’il y a comme grands, costauds, puissants? Des Blacks.   

L’affaire avait fait polémique dans les médias, ce qui a obligé le sélectionneur français Laurent Blanc  à réagir dans une conférence de presse à Bordeaux . « Je n’ai jamais entendu parler de projet de quotas, » assure Blanc. « C’est un mensonge de dire que le sélectionneur y a participé. » Et d’ajouter: « Si des gens, au sein de la Fédération ont préconisé des quotas, il faut les punir. »
Mais Mediapart sort l’enregistrement et enfonce le clou. En réalité, c’est un maghrébin Mohammed Belkacemi, conseiller technique national pour le football des quartiers, qui a été l’auteur de l’enregistrement récupéré par Mediapart.

Plus 10 ans plus tard, la politique des quotas en équipe de France est toujours là et la première victime ce sont les français d’origine algérienne qui souffrent des effets néfastes du néocolonialisme. 

Amir Hani  

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