Législatives 2017: Le niveau d’instruction des candidats, une condition nécessaire
DIA- 09 février 2017: Parmi les nombres griefs que les Algériens font à leurs élus, locaux et nationaux, figure la faiblesse supposée de leur niveau d’instruction. Des griefs qui, toutefois, ne sont pas tellement justifiés en ce qui concerne les élus à l’APN : deux-tiers d’entre ces derniers sont, en effet, détenteurs d’un diplôme universitaire. Une réalité que peu d’Algériens connaissent. Ou même admettent. Beaucoup parmi ceux que nous avons interrogés à ce propos croient dur comme faire que la grande majorité des députés n’a jamais mis les pieds à l’université. Le reportage d’Ennahar Tv qui a démontré que la majorité des parlementaires ne lisent pas, offrant une image dégradante de nos députés. L’APN a toujours offert une image d’une arène de guignols à l’image de Tahar Missoum, qui est plus regardé pour ses clowneries que pour ses critiques.
Une situation que les algériens jugent responsable de la faiblesse du « rendement » de la Chambre basse du Parlement. Et qu’ils imputent aux partis. Qui ne sont préoccupés, selon eux, pour les grosses cylindrées de la scène politique nationale, que par l’obtention du plus grand nombre possible de sièges. Et, pour les partis de moindre – pour ne pas dire de petite – envergure, par l’espoir d’en arracher quelques uns. Sauf que nombre de nos interlocuteurs n’ont pas hésité à également pointer un doigt accusateur en direction des pouvoirs publics. Et ce, pour dénoncer leur laxisme et leur « laisser-faire » face à cette « déplorable situation » ; « déplorable » dans le sens où, nous ont précisé certains d’entre eux, elle participe « à décrédibiliser auprès des Algériens, non pas uniquement la classe politique, mais la chose politique elle-même ». Pour mieux appuyer leur « accusation » de laxisme, les plus avertis de nos interlocuteurs n’ont pas manqué d’attirer notre attention sur le fait que parmi les critères exigés des candidats aux législatives, figurant dans la loi organique, n°12-01 du mois d’août 2016, relative au régime électoral, aucun ne porte sur le niveau d’instruction à posséder pour pouvoir s’y présenter. Faut-il dire que l’appréciation de cette question est quelque peu différente dans la classe politique. Et ce, même si le bien-fondé du problème posé par les citoyens y est largement admis. Avec, toutefois, des variations notables dans les positions des uns et des autres. Si tous s’accordent à dire que « le niveau d’instruction du candidat est une condition nécessaire mais aucunement suffisante », certains, à l’instar de Ramdane Taazibt, le n°2 du Parti des Travailleurs(PT) et d’Amine Allouche, le chargé de la communication au Front du changement (FC), la formation que dirige Abdelmadjid Menasra, soutiennent clairement la nécessité d’avoir des candidats ayant un niveau d’instruction élevé. « Un député est appelé, entre autres, à légiférer, à présenter des projets et à étudier des textes de loi; toutes choses qui ne peuvent se faire sans un niveau d’instruction élevé », nous a déclaré le premier. Une exigence qui ne doit pas, toutefois, « occulter le parcours militant du candidat », a-t-il tenu à nous le dire. Une réserve que le chargé de la communication du FC a parfaitement résumée en déclarant que « l’idéal serait de trouver des candidats ayant un niveau d’instruction élevé et un parcours militant irréprochable ». Dans la foulée, les deux nous ont déclaré, que « plus de 80% de leurs élus ont le niveau universitaires ». C’est un son de cloche un peu différent que nous a fait entendre le président du Front national algérien (FNA). Pour Moussa Touati, en effet, la priorité, dans le choix des candidats, est à donner « aux militants qui défendent convenablement sur le terrain les idées et les positions du parti. Et ce, quel que soit leur niveau d’instruction… »
Mourad Bendris