DIA-01 mars 2017: Les candidats aux élections législatives, prévues le 4 mai 2017, ne sont préoccupés que par une seule chose : l’argent. Ils savent pertinemment que sans le nerf de la guerre, ils ne pourront pas prétendre à un siège au chaud à l’Assemblée populaire nationale.
Selon des informations recueillies au niveau de plusieurs formations politiques, les plus gros fonds sont mobilisés par les candidats qui aspirent être tête de liste. Cela est valable pour tous les partis politiques, y compris ceux qui sont considérés comme étant des partis microscopiques. Ils exigent des candidats de mettre la main à la poche pour s’adjuger le statut de tête de liste.
A titre d’exemple, un candidat d’un parti islamiste n’a pas lésiné sur les moyens puisqu’il a mis quatre milliards de centimes pour s’assurer le statut de tête de liste à Alger ! C’est dire que les places sont extrêmement chères.
Les prix à débourser varient d’une wilaya à une autre en fonction de l’importance de celle-ci. Ainsi les candidats justifiant du statut de tête de liste dans la wilaya d’Alger devraient bénéficier, après leur élection, du statut de président du groupe parlementaire du parti ou de la coalition des partis. Ils pourraient aussi prétendre à la présidence d’une commission au sein de l’APN. Cela explique la course effrénée des candidats pour être tête de liste.
Par contre, les prix à payer pour être simple candidats sont revus à la baisse et n’ont rien à voir avec ceux des têtes de liste. Dans ce sens, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia qui évoquait à l’occasion d’une de ses conférences de presse l’argent utilisé à l’occasion des législatives, avait fait un simple calcul. Il avait alors conclu que le prix à payer par le futur député pour acheter sa place à l’APN, était largement supérieur à la totalité des indemnités qu’il touchera durant son mandat. Il s’était donc demandé pourquoi les députés investissaient autant d’argent, sachant qu’ils pouvaient amortir leurs investissements et en tirer des bénéfices grâce aux avantages qu’ils bénéficieraient en tant que députés.
Il faut relever aussi que le recours à l’argent est systématique. Les candidats indépendants ou les candidats qui se présentent sous la bannière des partis n’ayant pas obtenu plus de 4% des voix aux précédents scrutins, sont dans l’obligation de collecter des signatures. Il s’agit de recueillir 250 signatures d’électeurs ou 10 signatures d’élus de la circonscription où ils sont candidats. Les signatures des électeurs sont monnayées entre 1 000 et 2000 dinars, en fonction de la circonscription soit au maximum un investissement de 50 millions de centimes !
Amir Hani