Législatives: les partis se préparent à la grande bataille électorale - DIA
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Législatives: les partis se préparent à la grande bataille électorale

DIA- 04 février 2017: Une effervescence particulière a gagné les quartiers généraux des partis politiques, au lendemain de la convocation par le président de la République du corps électoral et la fixation de la date – le jeudi 4 mai – des prochaines législatives. Pour l’opposition, cette effervescence, pour nous en tenir aux seuls événements liés à cette importante échéance politique, est, en effet, devenue plus apparente après l’annonce, au mois d’octobre 2016, par le RCD de sa participation à ces dernières. Une annonce qui a pris de cours (surtout) ses partenaires dans les instances de l’opposition que sont la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) et l’ICSO (Instance de coordination et de suivi de l’opposition) : le parti que dirige Mohsen Belabbas depuis 2012 ayant été, parmi ceux de l’opposition, l’un des plus ardents défenseurs de la condition de la mise en place préalable à toute décision de participation aux élections à venir d’une instance indépendante d’organisation, de contrôle et de suivi des élections. Et qui a eu pour conséquence, et mérite, de dévoiler la réalité des intentions et positions de la quasi majorité des partis se réclamant de l’opposition. Une réalité, au demeurant, parfaitement illustrée par le fait que, à l’exception de Jil Jadid de Sofiane Djilali et Talaie El-hourriyet d’Ali Benflis qui ont annoncé leur boycott de ces élections, toutes les autres formations, en apparence, du même bord politique, se sont empressées d’emboîter le pas au RCD. C’est le cas notamment des partis de la mouvance islamiste. Dont la radicalité de leur opposition au pouvoir égalait, quand elle ne dépassait pas, celle du parti par qui l’option du boycott a été, cette fois-ci, remisée. Même programme pour le front des forces socialistes (FFS) qui a convoqué ce vendredi une session extraordinaire de son Conseil national, pour valider l’installation de la fameuse commission nationale des élections à laquelle reviendra la délicate tache de statuer sur les candidats aux législatives. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le FFS souligne que cette session extraordinaire du CN devra également passer en revue l’actualité nationale. Cette commission stratégique sera dirigé par Mohand Arezki Chérifi, Ali Laskri, Karim Baloul et Abdelmalek Bouchafâa. Et va établir une liste qui sera surement contesté par certains soutiens de l’ex membre du directoire, Rachid Halat.  

Sans oublié le MPA d’Amara Benyounès, qui veux confirmer son statut de parti démocrate et concurrent sérieux au duo RCD-FFS.  Benyounès considère même que son parti représente la troisième force politique du pays. Lors des dernières législatives, le MPA est arrivé en troisième position, derrière le FLN et le RND.

Une attitude d’ensemble que les observateurs expliquent également par les nouvelles dispositions introduites par la loi organique relative au régime électoral promulguée en août 2016 dans le sillage de l’adoption, en février de la même année, de la nouvelle Constitution. Notamment celles contenues dans son Article 94. Pour rappel, il est exigé des partis désireux prendre part aux législatives, « (d’avoir) obtenu plus de 4% des suffrages exprimés lors des élections législatives précédentes » (et ce,) dans chaque circonscription électorale où ils présentent des candidats, ou d’avoir, dans ces circonscriptions, « au moins dix (10) élus ». Dans le cas de partis qui n’ont pas d’antécédents électoraux, comme c’est le cas de la formation d’Ali Benflis, ou qui ne remplissent pas « l’une de (ces) deux conditions », comme c’est celui du parti de Sofiane Djilali, il leur est exigé « d’appuyer leur liste de candidats par au moins 250 signatures d’électeurs (inscrits) dans la circonscription électorale où la liste est présentée » et ce, « pour chaque siège à pourvoir ». Pour nombre d’observateurs, ce sont ces dispositions et, surtout, l’impossibilité que la plupart d’entre eux ont à s’y conformer, qui ont poussé certains partis de l’opposition, soit, à boycotter la prochaine échéance électorale, soit, à chercher dans des regroupements la meilleure voie pour les contourner ; la première attitude étant celle adoptée par Jil Jadid et Talaie El-hourriyet qui, ce faisant, ont pour autre calcul, selon les mêmes observateurs, d’éviter que ne soit dévoilé leur véritable poids électoral ; pour d’aucuns, sans rapport aucun avec le « bruit médiatique» que font leurs leaders respectifs. Et la seconde, par la grande majorité des partis de la mouvance islamiste. Qui, eux, à l’évidence, ont pour objectif immédiat d’éviter la disparition de certains d’entre eux et, partant, un affaiblissement encore plus grand de leur mouvance. Tout cela dans la perspective, à brève échéance, d’une réunification totale de celle-ci. Et ce, comme l’attestent les premiers contacts qui ont déjà eu lieu entre les deux regroupements formés tout récemment : l’alliance MSP-FC, d’un côté, et l’UEJE (qui regroupe le FJD, Ennahda et Al-bina), de l’autre. Faut-il dire que cette tendance vers le regroupement que connaît présentement la mouvance islamiste se fera immanquablement au détriment des structures susmentionnées de l’opposition que sont la CNLTD et l’ICSO ? Nombre d’observateurs le pensent, qui, partant, s’interrogent sur le devenir du RCD, surtout, et de toutes les autres formations et personnalités en faisant partie qui n’appartiennent pas à ladite mouvance. Ira-t-on, de ce fait, vers la naissance d’une structure qui regrouperait tous les partis et les personnalités se réclamant du « camp démocratique » et dont l’objectif serait d’éviter que le « jeu » politique national ne soit réduit à une lutte entre les seules mouvances islamiste et nationaliste? Rien ne le laisse supposer, du moins dans un avenir proche, tant la division de ses composantes est connue. Et tenace.

Et comme chaque législatives les partis microscopiques, qui joue souvent le rôle de figurant dans cette élection ont décidé de s’organiser. 14 formations politiques ont en effet annoncé la naissance de «L’Instance nationale des partis politiques ». Une pôle de petits partis qui vise à survivre à une disparition certaines.  

Une division à laquelle échappe le camp nationaliste et ce, malgré sa diversité et les turbulences que le FLN et le RND, ses deux plus importantes composantes, ont connu. Des turbulences qui ont abouti, pour le premier, au mois d’octobre dernier, à l’éviction-surprise d’Amar Saadani, son ancien  secrétaire général, et l’arrivée, inattendue, à sa tête de Djamel Ould Abbès. Et pour le second, à sa reprise en main définitive, en mai 2016, par le biais d’un congrès extraordinaire, par Ahmed Ouyahia. Deux événements qui, à coup sûr, tout en stabilisant les deux partis, renforcent la cohésion des « pro-pouvoir ». Et, partant, ce dernier face à l’opposition. En prévision, non pas des seules législatives de mai prochain mais, surtout, de la Présidentielle de 2019, une échéance vers laquelle, à l’évidence, la mouvance islamiste a déjà tourné ses regards.

Mourad Bendris       

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