Les candidats à la présidentielle renient Bouteflika
DIA-20 novembre 2019: Les candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain ont renié l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, soulignant dans leurs discours respectifs qu’ils n’ont aucune relation ou lien directs avec celui qui a dirigé l’Algérie pendant 20 ans (1999-2019).
A l’évidence, le premier à s’attaquer ouvertement et sans réserve à Bouteflika, c’est Ali Benflis, alors qu’il a été son chef du gouvernement et directeur de campagne en 1999. Benflis critique Bouteflika depuis qu’il s’est porté candidat à la présidentielle en 2004 et tente d’effacer de la mémoire des Algérien la période durant laquelle il était le bras droit de ce président.
Le candidat libre, Abdelmadjid Tebboune s’est également démarqué de Bouteflika, alors qu’il était ministre puis Premier ministre sous l’ère de l’ancien président de la République Tebboune qui n’avait pas osé critiquer Bouteflika, même après son limogeage, a changé d’attitude pour s’en prendre à son ancien président !
Il en est de même pour le candidat du RND, Azzedine Mihoubi qui a affirmé n’avoir aucun lien avec Bouteflika, alors qu’il était, lui aussi, ministre de la Culture au temps de Bouteflika. Toutefois, Mihoubi veut certainement marquer la rupture avec l’ancien système et redonner un nouveau souffle au RND qui était otage de Ahmed Ouyahia, lequel avait soutenu le 5e mandat de Bouteflika malgré une opposition au sein du parti.
C’est dans cette optique que Mihoubi s’est porté candidat et affirme ne pas avoir de relations directes avec Bouteflika et son entourage.
Les deux autres candidats, Abdelaziz Belaid et Abdelkader Bengrina, estiment qu’ils sont plus à l’aise de s’attaquer à Bouteflika «pour ne pas avoir fait partie de son équipe». Bengrina a été ministre du Tourisme au temps de Liamine Zeroual, alors que Belaid s’était opposé au 5e mandat de Bouteflika. A présent, ils ne s’empêchent pas de tirer sur l’ancien président.
En somme, l’ensemble des candidats nient tout lien avec Bouteflika, lequel a été empêché par les Algériens de briguer un 5e mandat. Bouteflika avait cédé suite aux marches populaires pacifiques qui ont été déclenchées le 22 février dernier, ce qui explique l’attitude des cinq candidats à la présidentielle de se débarrasser de l’étiquette de Bouteflika.
Amir Hani