Les pays exportateurs de pétrole s’accordent sur une baisse «historique» de la production
DIA-12 AVRIL 2020: L’Opep et ses partenaires ont convenu dimanche soir de la «plus grande baisse de production de l’histoire», dans l’espoir de faire remonter les prix du pétrole en pleine pandémie de coronavirus et malgré les tensions entre Moscou et Ryad.
La réunion «s’est terminée par un consensus des producteurs de l’OPEP+ sur les baisses de production à partir de mai», a écrit sur Twitter le ministre saoudien de l’énergie Abdul Aziz bin Salman. Son homologue koweitien Khaled al-Fadhel a confirmé l’accord «historique pour réduire la production des Etats membres de l’Opep+ de près de 10 millions de barils par jour, à dater du 1er mai».
La représentante mexicaine Rocio Nahle Garcia a également salué dimanche sur Twitter «l’accord unanime des 23 pays participants», parlant d’une «réduction de 9,7 millions de barils de pétrole» à partir de mai.
«Cet accord va permettre de sauver des centaines de milliers d’emplois dans le secteur de l’énergie aux États-Unis», a réagi le président américain Donald Trump sur Twitter, «remerciant et félicitant» le président russe Vladimir Poutine et le roi Salmane d’Arabie saoudite pour ce «très bon accord pour tous». Vladimir Poutine et son homologue américain ont noté lors d’un appel téléphonique «la grande importance» de l’accord a pour sa part indiqué le Kremlin.
Selon Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy, «l’OPEP+ a réussi aujourd’hui à conclure un accord historique pour réaliser la plus grande baisse de production de l’histoire». «Même si les réductions de production sont inférieures à ce dont le marché avait besoin, le pire est pour l’instant évité», estime son collègue Magnus Nysveen.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait repris dimanche une visioconférence débutée jeudi avec le cartel de l’Opep+ mené par la Russie, second producteur mondial.
Pour qu’elles aient lieu, Ryad et Moscou avaient réengagé le dialogue après une guerre des prix enclenchée après leur dernière conférence, le 6 mars à Vienne, en Autriche, au siège de l’Opep.
Les deux exportateurs avaient été surpris entretemps par la rapidité de la propagation du coronavirus, qui a pénalisé ces dernières semaines la demande, au moment où l’offre de brut était déjà fortement excédentaire.
Après de longues négociations, vendredi à l’aube, l’Opep et ses partenaires s’étaient entendus sur une réduction en mai et juin de la production mondial à hauteur de 10 millions de barils par jour, selon l’Opep. Mais le Mexique, qui trouvait excessif l’effort réclamé (réduction de production de 400.000 barils par jour), n’avait pas donné son feu vert à l’accord.