Les prix du pétrole toujours affectés par la chute de la demande et une offre abondante
DIA-17 avril 2020: Les prix de l’or noir, en dépit d’une légère hausse, restent bas et loin des niveaux escomptés par les pays exportateurs de pétrole, dont les économies dépendent fortement des hydrocarbures, alors que l’entrée en vigueur de l’accord de l’Opep+ autour d’une baisse de production historique, est prévue dans deux semaines.
Quelques jours après la signature de cet accord, les prix du pétrole restent bas, le prix du panier de quatorze pétroles bruts (ORB), qui sert de référence à l’Opep, ayant poursuivi sa chute en s’établissant à 17,51 dollars mercredi.
Ce panier de référence de pétrole brut de l’Opep introduit en 2005, s’était établi à 19,70 mardi après avoir terminé la semaine écoulée à 21, 77 dollars, selon les données de l’Organisation publiées jeudi sur son site web.
Jeudi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 28,19 dollars à Londres, en hausse de 1,81% par rapport à la clôture de mercredi, tandis qu’à New York, le baril américain de WTI pour mai gagnait 0,70%, à 20,01 dollars.
Ces prix sont enregistrés dans un contexte mondial marqué par une chute de la demande d’or noir, en raison de la paralysie économique généralisée due au Covid-19, expliquent plusieurs analystes
Dimanche dernier, les membres de l’Organisation de l’Opep et leurs principaux partenaires non-Opep, à leur tête la Russie, ont entériné un accord portant sur une baisse massive de leur production s’étalant sur deux ans et qui débutera avec une coupe de 9,7 millions de barils par jour (mbj) pour mai et juin afin de rééquilibrer le marché et de relancer les prix du brut .
Mais, la baisse de demande de l’or noir causée par le ralentissement de la cadence de l’activité économique, dans le cadre des mesures prises par les pays à travers le monde pour endiguer la propagation du Covid-19, notamment l’arrêt des transports et autres activités consommatrices des produits pétroliers.
L’expert en pétrole et ancien Pdg de Sonatrach, Nazim Zouioueche a expliqué, dans une récente déclaration à l’APS, au lendemain de la Conclusion de l’accord de baisse de production Opep+ que ce dernier « aura un impact de courte durée sur les prix de l’or noir qui baisseront à nouveau suite à la crise sanitaire, due à la pandémie du coronavirus qui continuera d’influer sur l’activité économique mondiale, d’où le maintien de la baisse sur la demande pétrolière ».
Les cours de pétrole reposent essentiellement sur la règle de l’offre et la demande qui fixe la fluctuation des cours en bourse. Par conséquent, il n’y aura pas d’équilibre des prix internationaux de l’or noir sur le marché, sauf en cas de réduction du stock mondial et de reprise de l’activité et de la croissance économique à travers le monde à une cadence normale, selon l’expert.
Pour d’autres spécialistes, même avec un respect rigoureux des coupes, l’Opep+ ne sera pas en mesure de résoudre le problème du débordement des stocks à court terme, estiment des analystes.
L’expert pétrolier international, Mourad Preure avait expliqué à l’APS qu’une baisse de production de l’Opep+ « sera sans effet sur les prix, ou bien à un effet réduit et limité dans le temps ». Car il s’agit désormais d’une « crise structurelle, inédite par sa violence et son ampleur, de l’économie mondiale qui induit une baisse durable de la demande ».
Jeudi, l’Opep a confirmé dans son rapport mensuel « un choc historique, brutal, extrême et d’ampleur planétaire » pour le marché de l’or noir. Elle s’attend une consommation mondiale atteignant cette année 92,82 millions de barils par jour (mbj), soit une baisse « sans précédent » d’environ 6,85 mbj par rapport à 2019.
Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, qui assure la présidence de la conférence de l’Opep avait déclaré lundi dernier que l’équilibre du marché sera favorable à la stabilisation des prix soulignant pour sa part »qu’il est question d’offre et de demande, sachant que la demande est actuellement en net recul, en raison d’un double choc induit par l’impact de la pandémie du nouveau coronavirus sur l’économie mondiale, vues les mesures préventives prises, y compris le gel du transport aérien et maritime, et ce de par l’approvisionnement des marchés internationaux en quantités importantes de pétrole ».