L’opposition en rang divisé pour la Présidentielle 2019
DIA-14 février 2019: Des partis d’opposition ont annoncé qu’ils se réuniront mercredi prochain pour s’entendre sur un candidat du consensus. Ils devraient désigner leur propre candidat, sachant que le RCD de Mohcine Belabbas et le FFS que dirige Mohamed Hadj Djilani ainsi que le FJD de Abdellah Djaballah ne sont pas concernés par cette rencontre puisqu’ils ont déjà annoncé la décision de boycotter l’élection présidentielle du 18 avril prochain.
Il en est de même pour le parti Jil Jadid de Djilali Sofiane qui a appelé à ne pas participer aux élections, de même que le FNA de Moussa Touati qui soutient le Président Bouteflika, prônant ainsi la continuité dans la rupture.
En somme, il ne reste en majorité que les partis islamistes pour se réunir et désigner le candidat de l’opposition. Il faut relever à ce sujet que Abderezak Makri, président du parti islamiste MSP, a toujours rêvé d’être le candidat de l’opposition.
En 2014, il avait manœuvré dans ce sens, lui qui est obnubilé par le titre de candidat de l’opposition. Quand les chefs d’autres partis se sont rendus compte des intentions et des manœuvres de Makri, ils avaient décidé de ne pas présenter un candidat de l’opposition, laissant chaque parti libre de participer ou non à l’élection présidentielle.
Cette fois-ci encore, Makri est en train de manœuvrer dans le but de se positionner comme candidat de l’opposition. Au MSP, on souhaite vivement que Makri soit candidat, tout en étant convaincu qu’il ne sera jamais élu.
Toutefois, les cadres du MSP souhaitent que le président de leur parti bénéficie de ce statut afin que le parti puisse réintégrer le Pouvoir, ce qui permettrait aux cadres du MSP de prétendre à des postes de ministres au sein du futur gouvernement.
Pour rappel, les ministres MSP s’étaient bien servis quand ils étaient au Pouvoir, à l’exemple des Bouguera Soltani, Amar Ghoul, Mohamed Bendada, Abdelmadjid Menasra, El Hachemi Djaaboub et Abdelkader Bengrina pour ne citer que ceux-là.
Ils rêvent de revenir au Pouvoir en utilisant l’opposition. Or, les partis d’opposition sont au courant des intentions du MSP et s’activent d’ores et déjà à barrer la route à Makri.
Toutefois, ces partis n’ont pas d’autres alternatives. Entre Ali Benflis de Talae El Houryates et le nouveau venu, le Général-major à la retraite Ali Ghediri, l’opposition n’a pas un grand choix. Celle-ci continue de considérer Ali Benflis comme un produit du Pouvoir dans la mesure où il a été directeur de campagne du Président Bouteflika en 1999 lors de son premier mandat puis chef du gouvernement.
Pour ce qui est de Ghediri, il a été descendu en flammes par l’opposition et les partis appelés démocratiques. Ils ne lui ont pas pardonné ses déclarations, à savoir «qu’il n’existe pas d’opposition en Algérie».
Cette petite phrase semble couter très cher à Ali Ghediri qui demeure un mystère pour l’opposition mais aussi pour tous les Algériens. Ghediri qui est médiatisé n’a pas donné les grandes lignes de son programme, préférant faire des déclarations à travers lesquelles il critique le Pouvoir et se dit prêt à affronter le Président Bouteflika.
Il faut aussi relever l’éclipse de certaines personnalités politiques et nationales, comme l’ancien chef du gouvernement Benbitour ou encore l’ancien diplomate Rehabi de même que l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche.
Amir Hani