DIA- 03 mai 2016: Sale temps pour ce qui est appelé l’opposition en Algérie. Les partis politiques se réclamant de l’opposition se font la guerre à travers les déclarations enflammées et virulentes des uns contre les autres. Le dernier congrès de l’opposition, appelé Mazafran 2, aura été un échec pour ces partis dont le seul programme consiste à s’opposer au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. En ce sens, les conséquences de Mazafran 2 continuent de nuire à l’opposition, laquelle semble ne plus savoir sur quel pied danser. Le Mouvement pour la paix et la société (MSP) connait déjà des remous dans la mesure où des membres influents de cette formation politique islamiste ont demandé au président du Mouvement, Abderezak Mokri, de se retirer de l’opposition, représentée par l’Instance de suivi et de concertation de l’opposition (ISCO) ou la Coordination nationale pour les libertés démocratiques et la transition(CNLTD). Il s’agit en fait d’une opposition au sein du MSP qui ne voit pas d’un bon œil les positions de Mokri au sein de la CNLTD et de l’ISCO. Aussi, les résolutions «réchauffées» de Mazafran 2 ont amené des membres du MSP à demander au chef du parti de se démarquer de ce qui est appelé opposition. Une opposition qui vient d’être épinglée par un de ses membres, en l’occurrence le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdellah Djaballah. Il a déclaré ouvertement que Mazafran 2 est un «échec». Et dire que Djaballah assistait aux réunions de la CNLTD et de l’ISCO !
Il faut relever que plusieurs partis et des personnalités nationales et politiques ont décidé de prendre leurs distances vis-à-vis de l’ISCO, après avoir brillé par leur absence au congrès de Mazafran 2, à l’exemple de l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche. Du coup, c’est l’opposition qui s’effrite et s’autodétruit. Une opposition sévèrement critiquée quand on sait que des partis islamistes radicaux comme Ennahda, EL Islah ou encore le FJD, ont accepté de se réunir avec des partis laïcs comme le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Une opposition bizarre qui réunit en son sein Saïd Saadi et Abdellah Djaballah, ce qui explique la banqueroute d’une opposition vouée à l’échec.
Mohamed Nassim