Lutte anti-corruption: Après Haddad, Rebrab et Kouninef, Khelil, Sellal et Ouyahia cités
DIA-24 avril 2019: Les événements s’accélèrent en Algérie avec le déballage des affaires de corruption. A la faveur des manifestations et des marches pacifiques que connait le pays depuis le 22 février, les langues ont commencé à se délayer et les dossiers de corruption sont ouverts ou rouverts.
Dans ce sens, le Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, Vice-ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-major de l’ANP a affirmé que l’Armée nationale populaire (ANP) continue à faire face aux plans visant à semer la discorde et la sédition entre les Algériens et leur armée, réitérant les « garanties suffisantes » du Haut Commandement de l’Armée à la justice pour poursuivre le traitement des dossiers liés à la corruption « sans aucune contrainte ni pression ».
C’est dans ce sillage que les dossiers liés à la corruption et remontant aux années 1990 ont été rouverts par la justice. Un dossier épineux et dangereux certes, mais inévitable pour gagner la confiance des Algériens à la veille du 10e vendredi des marches populaires.
La rue qui gronde réclame le départ du système mais aussi que ceux qui ont géré l’Algérie depuis une vingtaine d’années rendent des comptes.
C’est ce qui est en train de se produire. La démission du Président Abdelaziz Bouteflika a permis de lever l’immunité dont bénéficiait le cercle restreint de «dirigeants» qui se sucraient de l’Algérie et de ses richesses au grand dam d’un peuple qui aura résisté avant de se révolter pour faire sa révolution.
Aujourd’hui, les intouchables d’hier sont trainés devant la justice. C’est ainsi que le puissant homme d’affaires Ali Haddad s’est retrouvé derrière les barreaux. Il vient d’être rejoint par l’autre homme d’affaires Issad Rebrab dont l’arrestation ne semble pas faire l’unanimité, alors que les puissants frères Kouninef, proche du cercle présidentiels, ont fini par être rattrapés par la justice.
Aux dernières nouvelles, les noms des deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia auraient été cités dans les enquêtes menées suites à l’incarcération de avec Rebrab et des frères Kouninef. Des noms des ministres sont également cités.
Le limogeage du P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour devrait aussi permettre de rouvrir les dossiers de corruption au sein de la première société nationale en Algérie.
A ce propos, un communiqué de la Cour suprême a fait savoir que deux dossiers de poursuites contre l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil et ses complices ont été transmis à la Cour suprême
pour « infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger ».
« La conclusion de deux contrats par la compagnie Sonatrach avec deux entreprises étrangères en infraction à la loi », constitue le deuxième motif de poursuites, a ajouté la même source. Ces mesures ont été prises conformément aux dispositions de l’article 573 du Code des procédures pénales, relatif au privilège de juridiction, a précisé le communiqué.
Il faut relever que Sonatrach demeure un gros dossier de corruption, ses ramifications étant profondes et complexes. De nouvelles révélations sont attendues dans les prochains jours avec l’arrestation de «gros poissons».
Amir Hani