Le MAE dénonce les agissements du député chargé de l’immigration en Espagne
DIA-06 mars 2018: Dans une déclaration envoyée à la presse nationale, le Porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères a sévèrement critiqué la démarche du député ANR M.Noureddine Belmeddah, chargé de la communauté nationale à l’étranger (zone 4).
Le MAE a notamment réagi à certains articles de la presse nationale qui ont rapporté à de nombreuses reprises les déclarations de ce parlementaire, de même qu’a été reprise la quintessence de certaines correspondances adressées par ce député à certaines institutions, concernant particulièrement des situations inhérentes à des citoyens algériens établis régulièrement en Espagne ou se trouvant dans ce pays de manière illégale.
Belmeddah a ainsi été à l’origine d’une campagne calomnieuse et injuste contre notre représentation diplomatique à Madrid et notre consulat à Alicante suite au décès, en date du 29 décembre 2017, dans un centre de rétention administrative à Archidona, du ressortissant algérien Mohammed Bouderbala, précise le porte parole du MAE.
« Le député n’a pas attendu le résultat final de l’instruction judiciaire espagnole et encore moins les conclusions de la justice algérienne pour verser dans la surenchère et travestir la réalité de la situation, ignorant, du coup, tous les efforts déployés par notre appareil diplomatique pour la prise en charge de ce dossier.
En effet, notre ambassade à Madrid, tout comme notre consulat à Alicante, se sont mobilisés depuis l’annonce de la mort de Mohammed Bouderbala en entreprenant toutes les démarches requises pour suivre d’une manière efficiente le dossier ouvert par les autorités espagnoles suite à ce drame.
Pour rappel, le Ministre des Affaires Etrangères a, en personne, reçu en date du 03 janvier 2018, les membres de la famille de feu Mohammed Bouderbala.
Le Chargé d’affaire de l’ambassade d’Espagne à Alger a été reçu le même jour au Ministère des affaires étrangères.
La justice algérienne s’est saisie du dossier et la contre autopsie pratiquée sur la dépouille a confirmé les conclusions de l’autopsie espagnole.
Ainsi, s’il est naturel qu’un représentant du peuple se préoccupe des problèmes auxquels ses mandants ou la communauté nationale se trouvent confrontés, il est incompréhensible que sa mission soit réduite, d’une part, à jeter l’anathème, à tort, sur les institutions de l’État et à parasiter, d’autre part, l’action qu’elles mènent pour défendre et préserver les droits des membres de la communauté nationale à l’étranger.
La campagne orchestrée contre l’ambassade d’Algérie à Madrid à l’occasion de ce drame préside d’une approche aux antipodes des mesures prises par l’Etat pour lutter contre l’immigration clandestine. Il est, dans ce contexte, utile de préciser que l’acte de quitter le territoire national de manière illégale est répréhensible et puni par la loi.
L’action de M. Belmeddah s’apparente donc à un activisme qui ne se fonde pas sur les dispositions de la loi, mais qui puise sa logique dans un populisme dangereux tant il peut être perçu par nos jeunes comme un encouragement à l’immigration clandestine.
La tendance de M. Belmeddah à rendre systématiquement destinataire la presse des requêtes et autres correspondances qu’il adresse aux institutions de l’Etat, nous permet de nous interroger sur le véritable objectif qui motive son action. Celle-ci semble, à l’évidence, s’éloigner du seul intérêt des citoyens qu’il est censé défendre. En témoigne sa dernière sortie au sujet des prétendus obstacles bureaucratiques que notre ambassade à Madrid dresserait devant les ressortissants algériens désireux de convertir leurs permis de conduire.
Enfin le MAE a conclu en indiquant que l’ambassade d’Algérie à Madrid qui s’acquitte pleinement des missions qui lui sont dévolues, ne fait qu’observer la procédure prévue par l’accord qui lie l’Algérie à l’Espagne s’agissant de la conversion de ce document.
C’est la première fois, que le MAE réagit d’une manière aussi directe et surtout critique aux actions d’un député de l’immigration. Généralement les élus de la communauté algérienne à l’étranger, dans leur majorité sont issus des partis au pouvoir, ferment les yeux sur les problèmes des immigrés et des missions diplomatiques algériennes à l’étranger.
Amir Hani