Le Maghreb des livres rend hommage à Arezki Idjerouidene: un mécène discret
DIA-24 février 2017: De Paris : Samira Bendris: Parmi les nombreux rendrez-vous programmés par les organisateurs du Maghreb des livres 2017, en l’occurrence l’association Coup de soleil – qui peine ces temps-ci à pérenniser son Salon en raison de soucis financiers et par manque d’aide – la série d’hommages qui a eu lieu au sein de l’auditorium du sous-sol de l’hôtel de ville de Paris a connu un véritable succès et un nombre impressionnant de visiteurs a tenu à y assister malgré la décentralisation et le labyrinthe des ascenseurs à prendre pour s’y rendre. Parmi les noms qu’on a tenu à évoquer lors de ces rencontres, celui de Arezki Idjerouidene, le défunt PDG d’Aigle Azur s’est imposé de lui-même tant son rapport au Maghreb des livres était fort. Comment ne pas le faire alors que cet « homme discret, ce mécène de cœur » a toujours sponsorisé le Salon en offrant des billets d’avion aux invités de Coup de soleil. Cette évocation modérée par Frédéric Beniada a permis aux intervenants invités : Lounis Ait Menguellet, Lotfi Belhassine, le fils du défunt Meziane Idjerouidène et quelques personnes du public de parler de cet autodidacte passionné et intelligent qui a su, par son travail sérieux et son abnégation constante à gravir les échelons de la société et à s’imposer dans le monde des affaires avec force et courage, broyant tous les obstacles rencontrés sur son chemin en y faisant face avec détermination, ne se laissant jamais abattre, car toujours confiant quant à ses compétences. Et en témoignent les intervenants, la vie et le parcours du défunt PDG et créateur de GoFast n’ont pas été faciles ni de tout repos, bien au contraire. Débarquant de sa Kabylie natale pour atterrir en France à l’âge de 22 ans avec rien dans la poche, il décroche un petit job dans une agence de voyage située à Montreuil, dans un service de fret, et de là va commencer une ascension vertigineuse aidée en cela par une force de caractère incroyable, une confiance continue en la capacité de l’être à dépasser les obstacles et une envie illimitée de « réussir ». Et la réussite fut, puisque cet homme venu du néant et inconnu au bataillon de l’aviation a pu, en quelques années de dur labeur, conquérir cet espace, concurrencer et détrôner même de grands noms. Arezki Idjerouidène a aussi réussi son gage car sa philosophie a toujours été de « savoir s’adapter aux particularités culturelles », d’abord en pensant stratégie de vols et de destinations à offrir à ses passagers Maghrébins et autres, puis en aidant discrètement ceux qui étaient dans le besoin – associations et individus – en offrant du travail, des médicaments, des aides diverses, et aussi un mécénat d’ordre culturel car c’était un ami de la culture en général et de la culture berbère en particulier. C’était un amoureux de la musique et notamment celle du grand artiste Lounis Ait Menguellet, et un fervent défenseur de la berbérité puisque sa compagnie Aigle Azur est la première et la seule à avoir introduit depuis plus de dix ans la langue tamazight dans les annonces à bord de l’avion. Coup de soleil a tenu à rendre hommage à cet homme humble, humain et dévoué qui a toujours offert des billets d’avion à leurs invités, en construisant un pont aérien dans le but de faire partager les cultures de part et d’autre, histoire de pérenniser ce lien qui, sans d’autres mécènes, risque d’être coupé…