Les maisons de la famille Bouteflika à Oujda ne seront «ni démolies ni expropriées»
DIA-08 octobre 2018 : Les biens immobiliers de la famille du président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Oujda, vont subir une transformation partielle, «mais ne seront ni démolis ni expropriés», a rapporté la presse marocaine locale. C’est en tout cas ce que précise une source officielle de la Commune d’Oujda. La famille Bouteflika dispose effectivement de trois maisons dans la capitale l’Oriental marocain.
La première maison , dénommée Warda 3 (numéro du titre 0/6035) limitrophe à la place Maghreb Arabe, a été cataloguée comme habitat menaçant ruine. Cette maison, qui se trouve dans l’ancienne médina et qui a vu naître l’actuel président algérien Abdelaziz Bouteflika, tombe totalement en ruine avec une façade complètement démolie et un reste qui tient à peine. La loi marocaine est claire en ce qui concerne ce type de bâtisses.
Dans le cas d’un édifice menaçant ruine, le propriétaire doit procéder aux mesures d’urgence nécessaires pour éviter le risque d’un effondrement. Il est obligé d’entretenir, rénover et réhabiliter son immeuble pour assurer sa durabilité et garantir la sécurité des voisins. Or, dans le cas de cette maison, aucun héritier ne s’est présenté pour la réparer.
Ce qui oblige les autorités municipales à démolir une partie de la maison et élever un mur de clôture tout en élargissant le passage. Elles l’ont fait avec des centaines de maisons de l’ancienne médina dans le cadre du programme de réhabilitation et de la mise à niveau des quartiers menaçant ruine.
De plus, les voisins, excédés, ont déposé plusieurs plaintes auprès des autorités locales pour clore cette maison qui est devenue un lieu d’agression et de refuge pour les drogués, trafiquants de stupéfiants et prostitution. Selon l’acte de propriété (dont un média marocain détient une copie), la maison appartient aux héritiers de la famille Bouteflika.
Le président Abdelaziz Bouteflika n’est en revanche pas l’un des bénéficiaires de cet héritage, selon cet acte. Aucun des héritiers ne s’étant manifesté, la justice a donc tranché en autorisant la démolition de la façade et de la cour, des parties de la maison jugées les plus dangereuses.
Avant de procéder à cette destruction ciblée de la maison, Omar Hejira, président de la commune d’Oujda a tenu une réunion avec le consul algérien à Oujda pour l’aviser de la décision municipale, étant donné que ce bien appartient à des Algériens. Pour l’heure, rien encore n’a été entrepris.
La seconde maison des Bouteflika (à côté de la grande mosquée), est dans un état délabré également mais ne présente pas de danger pour la population. Elle se trouve de plus dans une impasse, donc éloignée des passants. Elle est louée à 700 DH/mois à des artisans saisonniers, par un des membres de la famille Bouteflika. Toutefois, elle nécessite des travaux d’entretien et de rénovation. Cette maison fait l’objet d’un litige entre les héritiers.
La plus importante des maisons des Bouteflika, appartient au président lui-même. Elle se trouve à la rue Nedroma, (l’ancien quartier des Algériens à Oujda). Une bâtisse rénovée pour 2 millions de DH par le consulat d’Algérie à Oujda. De son côté le Conseil de la ville s’est chargé de la connexion de la maison aux réseaux d’électricité, eau potable, eaux usées et téléphone. Cette maison pourrait servir de musée pour la mémoire commune des résistants algéro-marocains.