Malgré des investissements de 50 milliards de dollars, Annaba a toujours soif
DIA-12 septembre 2017: Les pénuries d’eau que connaissent certaines régions et wilayas du pays ne peuvent être justifiées en aucun cas dans la mesure où l’alimentation en eau potable figure parmi les priorités du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Les programmes quinquennaux du chef de l’Etat depuis 1999, ont fait de l’AEP la priorité des priorités, notamment après la crise de 2001-2002 quand les foyers étaient alimentés une fois tous les trois jours à Alger, alors que dans d’autres wilayas la pénurie était plus aigue.
Afin d’éradiquer le problème d’alimentation en eau potable, 50 milliards de dollars ont été consacrés au secteur de l’hydraulique. Aujourd’hui, il est étonnant qu’une grande ville comme Annaba souffre d’un manque d’eau, d’autant plus qu’elle est située dans une région humide où l’eau ne doit pas manquer. Pis encore, le complexe sidérurgique d’El Hadjar est en partie à l’arrêt à cause d’un problème d’eau !
Il s’agit d’un véritable scandale qui met à nu les carences de gestion dans le pays, sinon comment expliquer qu’une grande ville comme Annaba manque d’eau. Elle pouvait être alimentée à partir des barrages et des retenues d’eau des wilayas environnantes, comme El Taref, Souk Ahras ou Guelma qui sont situées dans une région humide. Mieux encore, dans le cadre des 50 milliards dégagés pour le secteur de l’hydraulique, Annaba et Bejaia devaient bénéficier de stations de dessalement d’eau.
A ce jour, ces stations ne sont pas réalisées, alors que celles d’Alger et de l’Ouest du pays sont fonctionnelles depuis plusieurs années. L’eau de mer constitue une ressource intarissable, contrairement à l’eau des barrages hydrauliques ou pompée à partir des nappes souterraines.
Ce qui arrive à Annaba est une honte pour le pays et ceux qui le gèrent. Des budgets colossaux ont été dégagés pour les projets l’AEP , ce qui n’empêche pas des régions et de grandes villes de souffrir du manque d’eau !
Mais quand on voit le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, se préoccuper du tourisme au lieu de concentrer ses efforts sur la pénurie d’eau, on comprend les raisons du manque de ce précieux liquide. Le ministre a appelé à aménager des espaces aux alentours des barrages hydrauliques pour encourager le tourisme et les sports nautiques, ignorant qu’un citoyen qui n’a pas étanché sa soif ne peut pas se permettre le luxe de penser à faire du sport et encore moins du tourisme !
Amir Hani