Marché des véhicules en Algérie : ni montage, ni importation et des prix inaccessibles pour le simple citoyen
DIA-03 octobre 2020: Le marché des véhicules en Algérie connait une inertie totale. Il n’y a ni importation, ni montage. La situation est encore aggravée par la fermeture des marchés hebdomadaire de véhicule en raison de la pandémie du Coronavirus. L’arrêt de cette activité a eu un impact direct sur tous ceux qui exercent dans ce secteur, que ce soit de manière informelle ou officielle.
La situation risque encore de perdurer, suite aux déclarations du ministre de l’Industrie, Ferhat Ait-Ali. La décision prise par le gouvernement Bedoui concernant l’importation des véhicules de moins de trois ans, a été gelée.
L’annonce a été faite ce samedi par Ferhat Aït-Ali. «L’importation des véhicules de moins de trois ans a été gelée, nous ne voulons pas importer de la ferraille. Aussi, nous ne voulons pas encourager le marché informel de la devise», a-t-il déclaré.
Il a expliqué qu’une voiture de moins de trois ans, achetée d’Europe «aura roulé 20 000 km au maximum», ce qui rend ces véhicules excessivement chers pour le consommateur algérien à revenu moyen.
Cette situation rend les véhicules inaccessibles pour les Algériens dans la mesure où les prix ont augmenté au marché parallèle ou sur les sites de vente par internet. Les prix ne risquent pas de baisser même après l’ouverture des importations ou le début de l’activité du montage, à en croire les propos du ministre.
En ce sens, le ministre qui a insisté sur l’objectif du gouvernement d’encourager les projets de construction automobiles intégrés, a souligné que l’activité d’importation sera régulée de manière à alimenter le marché national et d’éviter d’éventuels dysfonctionnements, notamment la déperdition de devises.
A ce propos, Ferhat Ait-Ali a expliqué que l’activité d’importation de véhicules s’effectuera sur la base des fonds propres du concessionnaire de la marque.
Le ministre n’a pas écarté la « fixation de quotas pour certains modèles de véhicules dont le coût est excessif ».
Les Algériens doivent donc attendre la relance du montage des véhicules, ce qui n’interviendra pas de sitôt dans la mesure où le processus n’a pas encore démarré de manière concrète, selon Ferhat Ait-Ali.
Il a fait savoir que plus dune centaine opérateurs nationaux ont déposé leurs dossiers pour obtenir l’agrément de concessionnaires automobiles ou pour réaliser des projets de construction de véhicules en Algérie.
Il a précisé que « plus de 80% d’entre eux sont des opérateurs nationaux inscrits sur la plateforme numérique mise en place par le ministère de l’Industrie pour la sélection des futurs concessionnaires qui seront autorisés à effectuer des opérations d’importation des véhicules neufs en Algérie selon les exigences fixées dans le nouveau cahier des charges.
Les autres 20% des inscrits sont opérateurs nationaux et étrangers qui ont déposé des dossiers pour des projets de construction automobile, dont 5 entreprises intéressées par l’activité de construction de véhicules de tourisme, a précisé le ministre de l’industrie.
Les dossiers déposés « seront soumis à l’examen pour une durée de 30 jours », a-t-il ajouté, soulignant, qu’en cas de refus, les opérateurs concernés auront un délai de 30 jours pour formuler un recours.
Amir Hani