Marches et manifestations populaires : le dur travail des médias et journalistes algériens
DIA-18 avril 2019: Les médias algériens subissent de plein fouet les marches et manifestations populaires, organisées à travers le territoire national depuis le 22 février dernier. Dès le début de ces manifestations, les médias publics voire privés ont été confrontés à un véritable dilemme.
Si les journaux privés et quelques chaînes TV privées ont osé couvrir les marches dès les premiers jours, les médias publics ont subi un véritable affront. Ils n’ont rien vu, rien montré et rien entendu. A l’inverse les sites d’information électronique ont été les plus actifs dans la mesure où ils ont couvert ces marches de long en large dès le premier jour.
Mais paradoxe des paradoxes, la presse électronique qui est la plus entreprenante sur la scène médiatique et la plus suivie par les citoyens, n’est toujours pas reconnue en Algérie. Elle ne bénéficie pas de publicité institutionnelle et n’est pas invitée aux différents événements, contrairement aux autres médias ou ce qui est appelé les médias classiques.
Les marches et manifestations populaires ont également démasqué certaines chaînes, quand on sait que des chaînes TV n’avaient pas couvert les premières marches, avant de changer de position. Ces mêmes chaînes font toujours dans la manipulation en diffusant des plans larges des militants du FIS-dissous dans le but de ternir les marches populaires. Ces mêmes chaînes n’ont pas hésité à zoomer sur des scènes de violence qui sont des actes isolés d’un groupuscule.
En ce sens, la manipulation est présente dans la couverture médiatique de ces chaînes qui subissent aussi des pressions de différentes parts.
Il faut aussi relever que ces chaînes TV sont de simples bureaux accrédités à Alger, sachant sur vis-à-vis de la loi algériennes, ces chaînes sont de droit étranger. Cela explique en grande partie l’anarchie et toutes les manipulations qui caractérisent le champ audiovisuel en Algérie.
En parallèle, les médias publics ont connu une véritable révolution menés par des journalistes qui ont refusé de boycotter les marches et les manifestations pour que la radio et la télévision algériennes soient au service des personnes et non au service public.
Les journalistes de la Télévision et de la Radio algériennes ont pu obtenir gain de cause après avoir observé des sit-in pour exiger la couverture médiatique des événements qui secouent le pays. C’est dire les difficultés que subissent les médias algériens, dont certains ont été privés de publicité après avoir couvert les marches du 22 février.
Il est vrai qu’il y a eu des acquis, mais le combat continue pour ces médias, notamment les journalistes qui subissent des pressions de toutes parts.
Amel Bouchaib