Marches pacifiques : un message clair au Pouvoir et un discrédit de la classe politique
DIA-23 février 2019: Les marches organisées à travers plusieurs wilayas du pays aujourd’hui après la prière du vendredi sont un véritable message pour le Pouvoir et sonne la faillite de la classe politique. Il faut d’abord relever le caractère pacifique de ces marches qui ont réuni des jeunes de différents horizons. Des femmes jeunes et moins jeunes sont également sorties pour participer à ces marches, notamment dans les grands villes comme Alger.
Faisant montre d’un sens civique élevé, la jeunesse qui est sortie ce vendredi veut faire entendre sa voix et surtout se démarquer des jeunes qui, par dépit et désespoir, immigrent vers l’Europe dans des embarcations de fortune au péril de leurs vies. Les jeunes qui sont sortis ce vendredi sont ceux qui envisagent leur avenir en Algérie car ils n’ont pas de pays de rechange et se voient de ce fait dans l’obligation de s’impliquer directement dans l’avenir du pays.
En ce sens, les jeunes sont sortis pour qu’ils soient écoutés par un Pouvoir qui semble être, faut-il l’avouer, en déphasage avec la réalité. Ces jeunes représentent la véritable société civile qui n’a rien à voir avec les Organisations de masse comme l’UNJA, l’UNFA ou encore l’UNPA sur lesquelles il ne faut plus compter car elles sont dépassées par le temps et les événements. Le Pouvoir qui continue de se réunir et d’écouter ces Organisations de masse fait fausse route, en témoignent les marches pacifiques de ce vendredi.
Il faut aussi relever que ces jeunes ont réussi à transgresser l’interdiction de marcher à Alger, sachant que la loi n’autorise par les marches populaires dans la capitale. Il faut aussi relever qu’il n’y a pas eu d’incidents majeurs puisque aucune confrontation avec les forces de l’ordre n’a été déplorée, à part l’interdiction aux marcheurs d’accéder au Palais du gouvernement à Alger-center et à la présidence de la République, à El Mouradia.
Ces jeunes ont également tenu à faire des haltes devant les sièges de l’APN et du Conseil de la nation, deux institutions hautement symboliques. Les marches organisées ce vendredi devraient ainsi donner à réfléchir au Pouvoir, lequel développe un discours en plein décalage avec la réalité que vivent les jeunes au quotidien.
Pour ce qui est de la classe politique, sa faillite est encore plus grande. Les partis politiques et autres personnalités politiques qui ont toujours appelé à marcher et manifester n’ont pas montré le bout de leur nez car ils sont tout simplement rejetés et vomis par les jeunes.
Ces partis n’ont jamais pu mobiliser autant de manifestants et auront prouvé qu’ils n’ont pas d’ancrage au sein de la société. La faillite de la classe politique a été mise à nu ce vendredi par les nombreux manifestants qui ont refusé que leurs actions soient manipulées ou récupérées mais que leur message soit écouté et entendu !
Amir Hani