Comment le Maroc s’est offert le train le plus rapide d’Afrique ?
DIA-15 novembre 2018: C’est un jour pas comme les autres au Maroc, un pays non pétrolier qui inaugure le train le plus rapide d’Afrique. Même les pays les plus riches du continent comme l’Afrique du Sud, le Nigéria ou l’Algérie n’ont pas pu se permettre une telle prouesse de développement. Comment le Maroc a pu réaliser un tel projet? Avec sa politique d’investissement très ouverte aux français. D’ailleurs c’est pour cette raison que le président français Emmanuel Macron a participé avec et le roi Mohammed VI ce jeudi à l’inauguration de la ligne à grande vitesse entre Tanger et Casablanca.
D’abord il faut signaler qu’aucune entreprise marocaine n’a participé à la réalisation de ce projet. Se sont essentiellement des entreprises françaises qui ont participé au projet: Alstom pour la fourniture des rames, le consortium Ansaldo-Ineo (signalisation et télécoms), Cegelec (sous-stations électriques) et le consortium Colas Rail-Egis Rail (voies et caténaires). La SNCF française assure quant à elle l’assistance à maîtrise d’ouvrage auprès de l’Office National des Chemins de Fer marocain (ONCF).
Le Maroc devient ainsi le premier pays du Maghreb et de l’Afrique à utiliser le TGV. Un projet ayant mobilisé des investissements de l’ordre de 22,9 milliards de dirhams, rappelle la MAP. Mais le coût global du projet Al Boraq (Nom donné au train à grande vitesse en référence au cheval du prophète Mohamed QSSL) s’élève à 22,9 milliards de dirhams (MDH). L’État marocain et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social ont mis 6,5 MDH, soit 25% seulement du financement du projet, le reste est payé par la France et les monarchies du Golfe (Arabie Saoudite, Le Koweït et les Emirats Arabes Unis). L’État français a contribué à hauteur de 11,5 MDH, dont 825 millions de DH de don, 7,5 MDH de prêt du Trésor français et 3,2 MDH de l’Agence française de développement.
Les monarchies du Golfe ont également mis la main à la poche, à hauteur de 4,9 MDH, partagés comme suit: 1,5 MDH du Fonds saoudien pour le développement, 1,1 MDH du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, 1,1 MDH du Fonds d’Abu Dhabi pour le développement et 1,1 MDH du Fonds arabe pour le développement économique et social.
La LGV promet de diviser par trois voire quatre le temps de trajet des trains classiques. Il faudra donc compter 50 minutes seulement entre Tanger et Kénitra au lieu de 3h15, 1h20 entre Tanger et Rabat au lieu de 3h45 et 2h10 entre Tanger et Casablanca au lieu de 4h45.
Reste à savoir si le contribuable marocain va profiter de ce joyau du transport où sera-t-il réservé à une certaine caste et à une grande partie des touristes étrangers ? L’avenir ne tardera pas à nous le révéler.
Amir Hani