Message des Algériens : Respect à Bouteflika, mais contre le 5e mandat
DIA-02 mars 2019: Les Algériens qui sont sortis en masse ce vendredi 1er mars, pour la deuxième fois après la marche du 22 février, ont voulu délivrer un message clair. Ils sont opposés certes au 5e mandat consécutif du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, mais vouent un respect intact au chef de l’Etat.
La paix et l’unité du peuple étant des principes que le Président a toujours défendus, le peuple algérien est sorti comme un seul homme pour dire au Président Bouteflika d’aller se reposer et de ne pas briguer un 5e mandat.
Le Président qui se trouve depuis dimanche dernier à Genève pour des soins médicaux en raison de son état de santé, devrait être fier de son peuple qui ne lui veut que du bien en l’invitant dans le calme et la sérénité à se retirer pour se reposer.
Les marches de ce vendredi sont en fait le résultat de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale dont le Président s’est toujours enorgueilli. Les Algériens qui ne veulent plus revivre le cauchemar de la violence des années 1990, sont sortis avec le slogan «silmia, silmia» (pacifique, pacifique). En d’autres termes ils ne sont pas prêts à détruire la paix et la réconciliation qu’ils ont bâties en pansant leurs blessures.
C’est une marque de respect au Président Bouteflika qui a affirmé dans plusieurs de ses discours qu’il s’est sacrifié pour l’Algérie au détriment de sa santé. Aujourd’hui, il est temps que le Président Bouteflika rentre dans l’Histoire par la grande porte et décide de se reposer en renonçant au 5e mandat, revendication des marches populaires des Algériens.
En ce sens, ce vendredi a été particulier pour les Algériens. C’est sous un soleil radieux et un temps printanier qu’ils sont sortis en famille pour marcher à travers toutes les wilayas du pays. Les slogans sont tous les mêmes et il n’y a eu aucune différence entre l’Est, l’Ouest, le Centre ou le Sud.
A l’occasion de ces marches les slogans brandis ont appelé aux réformes et au changement profond dans la gestion politique des affaires du pays.
Selon l’APS, à Alger, des milliers de citoyens ont convergé vers la Place du 1er Mai pour emprunter, par la suite, l’Avenue Hassiba Benbouali, la Grande Poste, la rue Didouche Mourad, Boulevard Mohamed V et Krim Belkacem où ils ont été empêchés, au niveau du Palais du peuple, par les forces de l’ordre de rejoindre El Mouradia où se trouve le siège de la Présidence de la République.
Les manifestants, venant de différents quartiers de la capitale, brandissaient l’emblème national et des banderoles scandant, en plus des slogans habituels « respect de la volonté du peuple » et de « la justice dans le pays », soulignant le caractère pacifique des manifestations.
Dans d’autres quartiers comme Bir Mourad Rais, El Biar et Kouba, des citoyens ont rallié Alger Centre pour prendre part à ces marches qui se sont déroulées dans la calme, à l’exception de quelques escarmouches qui ont vu les forces de l’ordre recourir à l’usage du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les manifestants.
Il est à signaler que certains chefs de partis et députés de l’opposition, ainsi que des personnalités nationales ont rejoint ce mouvement de protestation, saluant le caractère pacifique et le comportement civique des citoyens lors de ces marches, et appelant, par la même occasion, les autorités à « saisir le message » des manifestants.
Au niveau des autres régions du pays, des milliers de citoyens, des jeunes pour la plupart, ont participé à des marches similaires, notamment dans les grandes villes, à l’instar de Tipaza, Bouira, Tizi-Ouzou, Oran, Tlemcen, Sidi Bel-Abbes, Annaba, Constantine, Sétif, Bejaia et Jijel pour réclamer « des réformes politiques » rejetant « la corruption et la mauvaise gestion des affaires publiques ».
Les manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans « pacifique, pacifique », « changement et reformes », « Djeich-chaâb khaoua khaoua » (Armée et peuple sont frères)… Plusieurs centaines de personnes, en majorité des jeunes, sont sortis vendredi après-midi dans des rassemblements et marches pacifiques afin de soulever des revendications d’ordre politique et appeler au changement, ont constaté des journalistes de l’APS.
Des rassemblements suivis de marches dans les principales artères des grandes villes du Sud, à l’instar d’Ouargla, Ghardaïa, Laghouat, Bechar, Adrar, Tindouf et Tamanrasset pour appeler au changement, sous l’œil vigilant d’un dispositif de sécurité déployé pour éviter tout dérapage.
Les manifestants, dont plusieurs brandissaient l’emblème national, ont veillé à ce qu’il n’y ait pas de débordement et se sont dispersés dans le calme au terme de leur marche.
Des personnalités politiques et nationales participent à la marche
Après s’être cachées vendredi dernier, des personnalités politiques et nationales ont tenté de s’accrocher aux marches et de s’inscrire dans les revendications populaires. A l’exception de la Moudjahida Djamila Bouhired, les autres «personnalités» ont fait montre d’opportunisme. Les Rebrab, Benbitour, Rehabi, Benflis Djaballah, Said Saadi, Louiza Hanoune et Moussa Touati notamment et des artistes ont tenté de s’accrocher à la vague de la protestation populaire…
Amir Hani