Militantes déshabillées au commissariat de Baraki: Démenti de la DGSN et condamnation d’Amnesty
DIA-15 Avril 2019: Les services de Sûreté de la wilaya d’Alger ont démenti « en bloc » les allégations contenues dans une vidéo relayée sur certaines pages Facebook, laquelle fait état d’un mauvais traitement dont auraient été victimes, samedi, quatre (4) citoyennes arrêtées dans un rassemblement au niveau de la Grande poste et transférées vers la Sûreté de Baraki, a indiqué lundi un communiqué de ce corps sécuritaire.
Accompagnées de 6 individus (hommes), les 4 citoyennes ont été transférées vers un commissariat de Baraki dans le cadre d’une procédure sécuritaire préventive consistant en une fouille corporelle exécutée par une femme policière au grade de lieutenant de police. Cette mesure consiste à « ôter tout élément pouvant être utilisé par les personnes contre elles-mêmes ou autrui ».
Les personnes en question ont été ensuite relâchées dans des conditions normales. Les services de Sûreté de la wilaya d’Alger ont affirmé que les faits relayés à ce sujet étaient « sans fondement, et visent à ternir l’image de ce corps sécuritaire dont les services ne cessent de veiller à garantir le respect strict des lois de la République et les principes des droits de l’Homme tout en préservant la dignité des citoyens ».
Les citoyennes arrêtées ont indiqué dans des témoignages diffusés par la Chaîne 3 de la Radio nationale qu’elles ont été fouillées et ont été contraintes d’ôter leurs sous-vêtements. Elles ont été fouillées mêmes au niveau de leurs parties intimes, ont-elles déclaré à la Radio nationale. Selon un pénaliste contacté par la chaîne 3, les éléments de la Sûreté nationale n’ont pas le droit de procéder à une telle fouille, laquelle devrait être ordonnée par un juge d’instruction. Les personnes arrêtées devaient contacter leurs avocats ou des membres de leurs familles avant cette fouille, a ajouté ce juriste.
De son coté, Hassina Oussedik, Directrice d’Amnesty International Algérie a réagit en déclarant « Cette fouille ne se justifie en aucun cas. Nous condamnons cet acte humiliant et dégradant qui porte atteinte à la dignité de ces militantes. Amnesty International appelle les autorités à l’ouverture d’une enquête impartiale et indépendante. Nous exhortons les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour que ces pratiques ne se reproduisent plus.»
Amir Hani