Nawell Madani prend sa revanche sur Djamel Debouzze à Alger - DIA
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Nawell Madani prend sa revanche sur Djamel Debouzze à Alger

DIA-14 janvier 2018 : Nawell Madani était depuis quelques jours la big star à Alger. Et pourtant sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Elle l’expose bien aussi dans le film : « C’est tout pour moi » qui a été présenté en avant-première hier à Alger. Son spectacle est avant tout une réponse claire à Djamel Debouzze, avec lequel elle avait débuté le stand-up et la scène. Elle se permet même de frapper deux coups avec une seule pierre: Faire un spectacle à l’Opéra d’Alger et donner une avant Première de son film autobiographique. 
Ce succès intervient après deux tentatives infructueuses de faire la Une des médias en Algérie. La première c’était en 2013 dans  une courte apparition de 15 mn à l’occasion de la manifestation Alger Rire organisée par Broshing Events de Tarik Ouhadj, à l’hôtel Hilton d’Alger. Cette première édition d’Alger Rire avait été parrainée par Smaïn et avait réuni des humoristes comme Ramzy, Nawell Madani ou encore Wahid.
Nawell Madani ne pouvait pas faire un spectacle complet : ses sketchs étaient grossiers inappropriés dans une société de plus en plus conservatrice. Une femme qui dit des grossièretés, c’est mal vu ici. Mais elle a réussi à dépasser ce blocage, a commenté un spécialiste des spectacles d’humoristes à Alger, qui a assisté à son spectacle jeudi.
Cette mauvaise réputation de comique grossière l’a poursuivie en 2017, quand elle avait tenté de vendre une série pour les télévisions algériennes « CousCous C’est Nous ». Une série où on raconte l’histoire de Leïla, jeune femme d’origine algérienne pleine de caractère, incarnée par Nawell Madani, qui vit en concubinage avec Hugues-Henri « Hughy » de la Croix Saint Montigny, jeune homme issu de la bourgeoisie, incarné par Artus. Un casting inapproprié encore dans un contexte ramadanesque très pieux et surtout dépourvu de toute connotation de choc de religions entre l’Islam et le Christianisme.   Une version french-beur d' »un gars, une fille » mixte composée d’épisodes de 3 minutes et qui a été diffusée finalement sur la page Facebook de la marque de couscous algérien Safina.
A l’époque la réponse des chaînes était claire : on ne veut pas diffuser un programme d’un couple illégitime sur une télévision algérienne durant le mois sacré de ramadhan.
Il fallait attendre le mois de janvier, un mois généralement calme pour les polémiques pour relancer son projet à Alger. Du coup Nawell Madani est revenue à Alger par la grande porte grâce à un professionnel, qui vit en France mais qui connait les coulisses du spectacle en Algérie : Farid Benlagha, un jeune producteur très prometteur qui avait organisé notamment les spectacles de David Guetta, de Diam’s au théâtre de Verdure et Stromae à la coupole, avec sa première société 2 Rives Conseil et qui vient de lancer sa nouvelle société Keral productions en prévision de la production de  films en Algérie.
A l’époque Nawell Madani était d’ailleurs danseuse dans la troupe de Diam’s. Mais depuis elle a fait du chemin, dans la route sinueuse des comiques viriles et macho. Un environnement qu’elle a toujours fréquenté quand elle était gosse, du fait de son tempérament de garçon manqué.
Elle raconte tout dans son film autobiographique « C’est tout pour moi ». Elle revient notamment sans le citer ouvertement comment elle s’est faite berner par le Djamel Comédy Club, où elle avait signé pour une saison en 2012. Dans son film qu’elle co-réalise d’ailleurs (un vieux rêve de gamine, la critique française n’a pas du tout aimé), elle revient sur cette période difficile d’apprentissage pour régler ses comptes avec Djamel Debouzze et surtout son directeur artistique Jean-Michel Joyeau. Ces derniers pensaient avoir tourné la page avec Nawell Madani en l’invitant au Marrakech du Rire en 2015. A l’époque, elle avait annoncé son intention de faire un film mais n’avait jamais affiché ses intentions sur le contenu. Nawell Madani voulait expliquer son parcours de combattante, raconter sa vie avec son père (Chauffeur de Taxi), mais évite de trop parler de sa mère. … Elle revient avec force sur la journée où elle est repérée dans la petite salle Le Pranzo par le directeur artistique du Jamel Comedy Club Jean-Michel Joyeau qui l’invite à passer le casting pour intégrer l’équipe créée par Jamel Debbouze. Seule femme retenue pour intégrer la troupe, Nawell Madani commence en septembre 2011 en tant qu’humoriste. Elle fera la saison 5 de l’année 2012 et quitte au bout de six mois la troupe. Elle déclara lors de la promotion de son film : « je pensais intégrer une grande famille, j’ai découvert un monde plein d’ego et de compétition ». Elle raconte comment elle a été épiée, scrutée et censurée même. « Je me suis rendu compte que les humoristes étaient fainéants » dévoile-t-elle dans purepeople, précisant que son expérience l’a « préparée au pire », avant d’ajouter : « On m’a tellement fait de coups bas que ça m’a éclairée sur ce qui m’attendait dans ce milieu ».
Vulgaire dans ses spectacles et puritaine dans la vie. C’est même son compagnon dans la vie qui joue son petit copain dans le film : Djebril Didier Zonga, un ancien footballeur devenu mannequin.
Du coup Nawell Madani a réussi à revenir en force à Alger, là où Djamel Debouzze a été investi par un certain clan comme le roi du RIRE en Algérie, réussissant du même coup à casser la seule manifestation de Rire qui pouvait faire de l’ombre au grand Show le Marrakech du Rire, qui était organisé par Tarek Ouhadj. Seulement voilà, pour la nouvelle manifestation de rire lancée à Alger, il n’y a pas de chaîne française pour l’accompagner pour  faire le buzz et surtout pas de journalistes étrangers pour faire la promotion de la manifestation. C’était tout pour aujourd’hui.
Salim Bey 
 
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