Des photos et des vidéos, diffusées sur Al Jazeera apparemment filmées par des rebelles, ont circulé sur les réseaux sociaux, juste avant l’annonce des Houthis, montrant ce qui semble être l’ancien président, apparemment sans vie, avec une profonde entaille à l’arrière de la tête.
Selon un expert intervenant sur Al jazeera, l’ex président Yéménite aurait été atteint par un tireur d’élite alors qu’il s’apprêtait à quitter sa résidence.
Une vidéo l’a montré transporté dans une couverture fleurie, les traits figés, et la chemise ensanglantée. Curieusement la scène nous rappelle la même séquence lors de l’assassinat du Colonel Kadhafi.
Un photographe de l’AFP a pu s’approcher de la résidence de l’ancien président à Hadda, quartier du sud de la capitale, mais n’a pas pu y entrer. Il a constaté que la résidence avait été endommagée par des combats.
Ali Abdallah Saleh a présidé le Yémen pendant 33 ans avant de céder le pouvoir en 2012 sous la pression de la rue. Il s’est allié en 2014 avec les rebelles chiites Houthis, soutenus par l’Iran, pour prendre le contrôle de Sanaa avant d’annoncer ces derniers jours la rupture de cette alliance. Des responsables Houthis l’avaient ensuite menacé de mort.
La crise entre M. Saleh et les Houthis pour le contrôle des finances et le partage du pouvoir, aggravée par des soupçons de contacts secrets entre l’ex-président et Ryad, a dégénéré dans la capitale yéménite qu’ils contrôlaient ensemble depuis plus de trois ans.
Des combats ont éclaté entre ces alliés, faisant au moins 100 morts ou blessés de part et d’autre depuis mercredi dernier, selon une source sécuritaire et des sources hospitalières.
Dans un coup de théâtre, M. Saleh s’était dit prêt samedi à ouvrir « une nouvelle page » avec les Saoudiens qui étaient devenus ses ennemis ces dernières années.
Cet assassinat va plonger une nouvelle fois le monde arabe dans une crise importante et une bataille d’influence entre les iraniens et les saoudiens pour la mainmise sur le proche Orient.
Amir Hani