Tebboune, a réagi ce mercredi à la campagne menée par ses «détracteurs», à leur tête le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, avec la complicité mystérieuse du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said.
« La consécration du principe de la séparation du pouvoir politique du pouvoir de l’argent est inscrite au Plan d’action du gouvernement qui a eu l’approbation de Son Excellence, Monsieur le président de la République en Conseil des ministres et l’approbation des deux Chambres du Parlement (APN et Conseil de la Nation) à l’unanimité », souligne un communiqué du gouvernement.
« A cet égard, rien ne saurait altérer la volonté du gouvernement qui demeure résolument engagé dans la réalisation des objectifs assignés au Plan d’action du gouvernement, en application du programme de son Excellence, Monsieur le Président de la République, seule source de légitimité ».
Le communiqué du gouvernement évoque clairement le principe de la séparation du pouvoir politique du pouvoir de l’argent. Ce principe a été déjà évoqué avec instance par Tebboune lors de la présentation de son Plan d’action devant le Parlement. Ce rappel, est une riposte à Haddad et à ceux qui le soutiennent, confirmant ainsi la détermination du gouvernement à s’attaquer au pouvoir de l’argent qui tend à polluer la vie politique en Algérie et plus grave encore influer sur des décisions importantes et stratégiques.
Le communiqué du gouvernement se veut en fait une déclaration de guerre à Haddad, soutenu par Sidi Said dont les jours semblent être comptés à l’UGTA où la grogne ne cesse d’enfler. Cet épisode laisse supposer qu’il y a une redistribution des cartes au sein du Pouvoir avec notamment l’éviction, comme l’avait souligné Tebboune, de ceux qui détiennent le pouvoir de l’argent. A l’évidence, Tebboune qui a été décoré par le président de la République de la médaille de l’ordre de mérite, bien avant sa nomination au poste de Premier ministre est l’homme de confiance du Président. En d’autres termes, il agit en tant que Premier ministre sous les ordres du chef de l’Etat.
La CAP, le CGEA et l’UNI démentent Haddad
Des organisations patronales ont appelé, mercredi, au consensus pour le développement économique et social, tout en apportant leur soutien à la démarche du gouvernement.
Dans une lettre adressée au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, la Confédération algérienne du patronat (CAP) indique que devant les défis à relever, elle se félicite de « l’annonce faite pour l’engagement par le dialogue des parties concernées du développement économique et social, ainsi que des mesures prises permettant d’insérer notre pays à la place qui lui échoit en alliant les éléments appropriés pour un résultat probant ».
Par ailleurs, cette organisation patronale indique, dans un communiqué, « avoir assisté (mardi dernier à Alger) à l’initiative du Partenaire social, à une rencontre entre les organisations signataires du Pacte national économique de croissance pour lequel la CAP a participé grandement comme elle a eu à le faire déjà en 2006, d’une manière forte en exigeant qu’il soit légiféré aux fins de trouver solution aux problèmes posés à l’entreprise et à l’économie nationale en particulier ».
Pour sa part, dans une lettre également adressée au Premier ministre, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a exprimé sa « grande satisfaction » quant « à la décision du Premier ministre de ne pas rencontrer le représentant du Forum des chefs d’entreprise (FCE) lors de la cérémonie organisée par le ministre du Travail au niveau de l’Ecole supérieure de la sécurité sociale ».
Selon la CGEA, cette décision conforte son analyse concernant « le défaut de crédibilité des représentants de cette structure (FCE) qui apparait uniquement comme un forum et ne dispose pas d’agrément (…) lui permettant de participer à tout dialogue ».
De son côté, l’Union nationale des investisseurs (UNI) a indiqué, dans une lettre adressée au Premier ministre, n’avoir « nullement participé » à la réunion de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA)-FCE avec les associations patronales, tenue mardi dernier, « ni signé de déclaration ».
« Aucun membre de l’Union nationale des investisseurs, n’a assisté à cette réunion, ni souscrit à la déclaration », affirme cette organisation patronale qui note qu’elle « regrette vivement l’usurpation de sa signature portée sur la déclaration ».
Amir Hani