Les personnalités du sport qui ont marqué l’année 2016
DIA- 31 décembre 2016: Dans la liste des personnalités de l’année 2016, on a choisit de mettre l’accent sur les personnalités du monde du sport de l’année 2016. Un dossier préparé par notre spécialiste du Sport à DIA: Kamel Abdenour:
Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, aura marqué à sa manière le football algérien en réussissant la prouesse de bâtir une équipe nationale de football sur du vent. Raouraoua qui gère l’équipe nationale comme son propre club, ne s’intéresse qu’aux résultats immédiats. Pour ce faire, il ne s’est pas cassé la tête pour former des joueurs, ce qui aurait pris au minimum 10 ans. Il a opté pour la solution de facilité consistant à importer des joueurs, c’est-à-dire ceux qui ont été formés par l’école française.
Ce sont des joueurs généralement moins talentueux, mais mieux préparés comparativement aux joueurs locaux. Pour que ces joueurs ne se sentent pas dépaysés, Raouraoua a opté pour des entraineurs étrangers. Du coup, il a réussi à former une sélection nationale et un staff technique importés.
Etant un bon gestionnaire pour avoir été DG de l’ANEP durant la CAN-1990 d’Alger et de l’ENTV (pour une très courte période), Raouraoua a su profiter d’une conjoncture favorable. Désigné par le président de la République en 2001 au poste de Commissaire de l’année de l’Algérie en France, Raouraoua a tiré profit de cette aubaine pour renforcer son réseau de relations, à même d’attirer des recettes financières en faveur de la FAF, laquelle a bénéficié des aides financières et des primes de la FIFA.
C’est cet argent qui a permis à Raouraoua de rester à la tête de la FAF. Il ambitionne de briguer encore un autre mandat, même si l’équipe nationale, pratiquement éliminée du Mondial-2018, échouait à la CAN-2017 du Gabon. Avec les moyens financiers dont jouit la FAF, Raouraoua demeure imperturbable, à moins que..
L’international algérien de Leicester City, Ryad Mahrez (25 ans) est incontestablement la personnalité sportive ayant marqué l’année 2016. Il est le premier Algérien, africain et arabe à avoir décroché le titre du meilleur joueur de la Premier League..
Après des débuts plutôt difficiles en France où il n’a pas été apprécié à sa juste valeur, Mahrez qui évoluait au Havre (Ligue 2) a été perspicace en optant pour le championnat anglais. Pourtant, rien ne le prédestinait à cette réussite dans un championnat dont le jeu est basé sur l’engagement physique. Malgré sa morphologie, Mahrez a réussi à s’imposer dans ce championnat constellé de stars.
Par son savoir-faire et ses qualités techniques hors-pairs et surtout sa force de caractère, ce joueur a grandement contribué à la consécration historique de son équipe Leicester, sacrée pour la première fois de son histoire, championne d’Angleterre. Auparavant, Mahrez avait contribué à l’accession de Leicester en Premier League.
Mahrez que ses coéquipiers surnomment le magicien, en référence à ses dribles, a été longtemps négligé par l’ancien sélectionneur national, le Bosniaque Vahid Halilhodzic, a l’instar de l’entraineur du Havre en raison de sa morphologie et son physique chétif.
Son entraineur à Leicester, l’Italien Claudio Ranieri a dit à son sujet:«Mahrez, c’est la lumière et quand elle est allumée, le stade répond magnifiquement». Mahrez, don les parents sont originaires de Beni Senous (Tlemcen), aura illuminé son club et l’équipe nationale d’Algérie.
Ghrib, le président controversé du MCA
Le controversé «président» du MC Alger, Omar Ghrib a défrayé la chronique sportive en 2016. Alors qu’il était sous le coup d’une radiation à vie du monde du football, Ghrib a été gracié et réhabilité. Ghrib avait traité le président de la FAF, Mohamed Raouraoua de tous les noms d’oiseaux et avait refusé de saluer le Premier ministre, Abdelmalek Sellal après la finale de la coupe d’Algérie, perdue par le MCA en 2013.
A la surprise générale, il a repris le poste de «président» du doyen des clubs algériens, le Mouloudia d’Alger. Ghrib est revenu par la grande porte aux affaires et a réussi là où les autres dirigeants du MCA avaient échoué.
Son retour au Mouloudia a permis à l’équipe de remporter la coupe d’Algérie de la saison dernière. Une consécration qui lui a aussi permis de monter à la tribune pour saluer…Abdelmalek Sellal.
Mieux encore, il a renversé la vapeur puisque le MCA qui jouait le maintien par le passé, est à présent leader du championnat et champion d’hiver de la Ligue 1 ! Un challenge sur lequel personne n’aurait parié au début de cette saison.
Toutefois, sur le plan administratif Ghrib est en situation irrégulière. Le MCA est géré par une société par actions, sous tutelle de la société nationale Sonatrach qui est l’actionnaire majoritaire du Mouloudia. Du coup le club ne peut pas être géré par un bénévole, en l’occurrence Ghrib qui réclame ce statut.
A cet effet, Sonatrach lui a proposé le poste de directeur général avec un salaire mensuel fixe, ce que Ghrib a refusé. Il persiste et signe pour garder son statut de «président bénévole», défiant ainsi toutes les lois de la République.
La JSK de Hannachi : grandeur et décadence
Mohand Cherif Hannachi a passé près d’un quart de siècle à la tête JS Kabylie en tant que président, soit depuis 1993, sans compter les années durant lesquelles il était joueur. Malgré le poids de toutes ces années et les incessants appels des supporters, il refuse de partir. Hannachi (66 ans) a fait de la JSK un club quelconque !
Habituée à jouer les titres, connue et redoutée en Afrique, la JSK qui demeure le club le plus titré en Algérie, joue depuis quelques années le maintien en Ligue 1. Cette situation est la résultante de l’instabilité de l’encadrement du club, alors que la JSK était un exemple en la matière par le passé.
Malgré le courroux des supporters qui ont boycotté les matches de la JSK et malgré la mobilisation des anciens joueurs qui ont créé «le comité de sauvegarde de la JSK», Hannachi s’accroche à son poste de président.
Il refuse de partir et s’oppose à l’ouverture du capital du club. Des industriels et des hommes d’affaires ont été empêchés par Hannachi d’intégrer la JSK en tant qu’actionnaires. Il s’agit notamment de Issaad Rebrab et Ali Haddad à qui il avait demandé d’entrer en tant que sponsors !
A ce rythme, Hannachi qui considère la JSK comme son club privé, risque de précipiter le club dans les divisions inférieures, sachant que la JSK est l’unique équipe de la Ligue 1 n’ayant jamais rétrogradé depuis son accession (saison 1969-1970).
Taoufik Makhloufi, l’athlète algérien le plus médaillé aux JO
Avec trois médailles aux Jeux olympiques, Toufik Makhloufi est l’athlète algérien le plus médaillé de l’histoire du sport algérien. Il avait décroché l’or au JO de Londres en 2012 dans l’épreuve du 1 500 m et deux autres médailles en argent (800 et 1 500 m) aux JO de Rio de Janeiro en 2016.
Ces consécrations ont sauvé l’honneur de la délégation algérienne aux JO puisque Makhloufi a été le seul athlète médaillé. Pis encore, en 2012, il a été sous-estimé par la Fédération algérienne d’athlétisme et s’était déplacé aux JO de Londres dans l’anonymat. Il ne figurait pas dans les plans de la délégation algérienne qui avait misé sur d’autres athlètes, éliminés dès les premiers tours dans leurs spécialités respectives.
En 2016, les deux médailles de Makhloufi ont été exagérément exploitées par le chef de la délégation algérienne aux JO de Rio pour cacher les scandales ayant marqué la participation algérienne à ce tournoi. Makhloufi et l’autre athlète, Bouraada, avaient osé dénoncer le comportement des responsables de la délégation algérienne à Rio. Du coup, ils ont été priés de changer de discours et de se taire pour ne pas divulguer d’honteux scandales qui allaient toucher aux privilèges des nababs du sport algérien.
Amar Brahmia, la honte du sport algérien
Le chef de la délégation algérienne aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016, Amar Brahmia, s’est distingué par son comportement despotique, selon les témoignages de plusieurs athlètes. Il a été accusé de sabotage par Taoufik Makhloufi (deux médailles d’argent aux JO de 2016) et par Larbi Bouraada (5eaux JO-2016).
L’entraineur de Bouraada, Mahour Bacha, avait ouvertement accusé Brahmia de «saboter» son athlète (Bouraada). Ce dernier avait été abandonné par la délégation algérienne à Rio dès le début des compétitions.
Pis encore, Brahmia avait refusé à l’entraineur de Bouraada de regagner Alger dans l’avion spécial qui transportait la délégation algérienne car il n’était pas accrédité. Dans le même temps, Brahmia s’était déplacé avec des membres de sa famille à Rio !
Ces scandales avaient amené les autorités du pays à sanctionner Brahmia qui n’a plus donné signe de vie depuis les JO-2016, alors qu’il est dirigeant au MCA. Brahmia doit se faire oublier pour avoir mis les bâtons dans les roues de Bouraada, un potentiel médaillé aux JO de Rio de Janeiro. Quel gâchis !
Islam Slimani : une fulgurante ascension
Islam Slimani symbolise la réussite du footballeur local. Il est le premier joueur algérien à évoluer dans le haut niveau, après les derniers en date, Moussa Saib dans les années 1990 et à un degré moindre Rafik Saifi dans les années 2000.
De Ain Benian, à Cheraga puis au CR Belouizdad et enfin à l’équipe nationale, Slimani aura gravi tous les échelons avant d’embrasser une carrière professionnelle prometteuse. A 28, il évolue à Leicester, en Premier league dans le championnat anglais, aux côtés d’un autre Algérien, Ryad Mahrez.
Après un passage remarqué au Sporting Lisbonne où il est devenu le buteur attitré du club, Slimani a remporté le titre de championnat du Portugal, la coupe et la super-coupe du Portugal. Par la suite, il a rejoint Leicester.
Ses débuts dans le championnat anglais sont prometteurs. Grâce à son gabarit (1,88m) et son sens du but, ce renard des surfaces est en passe de devenir le meilleur buteur de Leicester en championnat mais aussi en Ligue des champions. Le meilleur est à venir pour ce joueur aux grandes qualités morales.
Leekens ou la blague belge de Raouraoua
Le sélectionneur de l’équipe nationale, le Belge Georges Leekens, aura été la grosse blague belge pour l’année 2016 du président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Alors que tous les Algériens s’attendaient à ce que Raouraoua engage un entraineur de renom et à la hauteur du standing et des aspirations de l’équipe nationale, mondialiste en 2010 et 2014, le président de la FAF a rappelé un entraineur dont le passage a été plutôt décevant pour ne pas dire cauchemardesque pour les Algériens,
Leekens retourne en Algérie après avoir abandonné l’équipe nationale de football en 2003, pour rejoindre sa campagne. Pis encore, Leekens avait fait des déclarations honteuses sur l’Algérie et les Algériens pour justifier le refus de sa campagne de vivre en Algérie.
Leekens qui venait d’être limogé par son club en Belgique, ne pouvait pas trouver une meilleure offre que celle de Raouraoua. Or, il s’avère que sa désignation ne semble pas apporter un plus à l’équipe nationale qui s’est incliné devant le Nigeria, lors des éliminatoires du Mondial-2018.
Le technicien belge a également contredit les objectifs que lui a assigné Raouraoua, à savoir remporter la CAN-2017 du Gabon. Il a déclaré qu’il fera de son mieux pour réaliser de bons résultats, refusant de «donner de faux espoirs aux Algériens».
Ali Bencheikh, la frustration d’un consultant-dribleur
Ali Belcheikh, actuellement consultant sportif sur la chaîne TV privée El Hadef, utilise et use de son nouveau statut pour régler ses comptes mais surtout extérioriser et exprimer toutes ses frustrations. En vérité, il s’agit de frustrations qu’il traine depuis qu’il était jeune joueur.
Il a toujours raconté avoir été empêché par le regretté président de la République, Houari Boumediene d’embrasser une carrière professionnelle en France. Il lui avait signifié que «le football algérien avait besoin de lui». A l’époque, une loi interdisait à tous les footballeurs âgés de moins de 28 ans de quitter le pays pour jouer ailleurs.
En équipe nationale, Bencheikh était également frustré car l’entraineur de l’époque, Mahieddine Khalef, qui lui préférait Ali Fergani et Lakhdar Belloumi. Bencheikh qui amusait la galerie du MC Alger par ses dribbles et ses petits-ponts n’a jamais admis son statut de remplaçant en sélection nationale.
Aujourd’hui encore, cette frustration le hante dans la mesure où il ne s’empêche pas de critiquer des joueurs talentueux comme Ryad Mahrez qu’il avait sous-estimé. Dans ses commentaires et analyses, il s’est toujours plaint des joueurs de l’équipe nationale lesquels sont d’un niveau tout juste moyen, alors qu’ils bénéficient de moyens financiers incomparables à ceux de l’époque où il était lui-même joueur.
Sendjak, l’entraineur chasseur de primes
L’ancien entraineur du MO Bejaia, Nacer Sendjak, a raté sa chance de revenir à la FAF pour prendre en main une sélection nationale. Son comportement vis-à-vis des dirigeants du MO Bejaia n’a pas plaidé en sa faveur.
Après la finale de la coupe de la CAF, ratée avec le MOB, Sendjak avait déclaré ouvertement qu’il ne touchait que 3 millions de dinars (300 millions de centimes) sur un salaire net de 5 millions de dinars. Une déclaration jugée indécente, alors que les temps sont à la rationalisation des dépenses et à l’austérité.
Sendjak avait utilisé tous les moyens pour contraindre les dirigeants du MOB à le limoger dans le but de bénéficier de ses indemnités. Il comptait rejoindre par la suite la FAF pour prendre en main la sélection nationale A’ ou celles des U23.
Toutefois, l’attitude adoptée par cet ancien entraineur de l’équipe de quartier de Noisy-le-Sec (banlieue parisienne) avec le MOB a dissuadé les dirigeants de la FAF à l’engager, le considérant comme un chasseur de primes.