Le pétrole européen monte à 70 dollars, une première en trois ans
DIA-11 janvier 2018: Le pétrole de Brent européen Brent de la mer du Nord a dépassé les 70 dollars le baril en cours de séance jeudi, une première depuis décembre 2014, soutenu par la baisse des réserves de brut des Etats-Unis et par les tensions géopolitiques.
Vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), le baril pour livraison en mars s’échangeait à 70,05 dollars, son plus haut niveau en plus de trois ans.
« Depuis le début de l’année, les prix montent entre les tensions géopolitiques, qu’il s’agisse des tensions sur le territoire iranien ou entre le pays et les Etats-Unis, et une demande robuste, avec la vague de froid qui s’est abattue sur l’Amérique du Nord », ont noté les analystes de Natixis.
Une demande forte aux Etats-Unis alors que l’offre mondiale a été limitée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et par ses partenaires a participé à une diminution des réserves américaines, comme l’a prouvé le rapport hebdomadaire sur ces stocks publié mercredi par le gouvernement américain.
Les marchés gardent également un oeil sur les relations entre l’Iran, l’un des principaux producteurs de l’Opep, et les Etats-Unis.
Le président Donald Trump, détracteur farouche de l’accord sur le nucléaire, doit dire dans les prochains jours s’il réimpose une série de sanctions économiques qui avaient été suspendues, ce qui avait permis à l’Iran de relancer ses exportations de brut.
« Les prix avaient été soutenus en novembre dernier par le renouvellement de l’accord de l’Opep », a par ailleurs rappelé David Madden, analyste chez CMC Markets.
Alors que les prix du brut, qui évoluaient au dessus de 100 dollars en juin 2014, s’étaient effondrés pour toucher moins de 30 dollars début 2016, le cartel s’était efforcé de trouver un accord entre producteurs pour écluser des réserves mondiales qui s’amoncelaient.
L’accord, conclu fin 2016 et auquel se sont joint dix autres producteurs dont la Russie, a été renouvelé en novembre jusqu’à fin 2018.
Reste à savoir quelle sera la réponse des producteurs américains, qui ne sont pas tenus par l’accord et dont les champs de pétrole de schiste redeviennent rentables avec la hausse des cours.
« La réaction des producteurs américains est inéluctable, et le nombre de puits actifs va augmenter en février et mars pour répondre aux prix plus élevés atteints en décembre et janvier », ont prévenu les analystes de Natixis.
Le Brent sert de référence au marché en dehors des Etats-Unis. La référence américaine, le WTI, avait déjà atteint son plus haut niveau depuis décembre 2014 en début de semaine.
AFP