Le pétrole termine en baisse à New York et Londres, freiné par des prises de bénéfices
DIA-26 septembre 2017: Les prix du pétrole cotés à New York et Londres ont terminé en baisse mardi, affectés par des prises de bénéfices après une progression très forte lundi.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, a reculé de 34 cents pour clôturer à 51,88 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de Brent de la mer du Nord sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison à la même échéance a clôturé en baisse de 58 cents, à 58,44 dollars le baril
« Le marché a pris une bouffée d’air frais après le mouvement de hausse observé ces dernières semaines, dont la progression d’hier » (lundi), a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Le prix du pétrole coté a New York a clôturé lundi soir sur une augmentation de 3,08% à 52,22 dollars, soit son plus haut niveau depuis la mi-avril. A Londres, le baril de Brent a connu une progression de 3,80% à 59,02 dollars, un niveau de prix inégalé depuis plus de deux ans.
« On assiste à une prise de bénéfices des investisseurs », a confirmé John Kilduff d’Again Capital.
Le baril était monté lundi à la suite des menaces du président turc Recep Tayyip Erdogan de bloquer les exportations de pétrole du Kurdistan irakien passant par le territoire turc en réponse au référendum sur l’indépendance de cette région qui s’est tenu lundi et où le « oui » est attendu largement en tête.
Sur les 600.000 barils par jours exportés par le Kurdistan, 550.000 transitent par la Turquie.
« Le marché craint toujours l’instabilité dans cette région. La situation au Kurdistan est un risque géopolitique de plus. Mais je ne m’attends pas à voir une perturbation de l’offre dans les prochaines semaines », a noté M. Lipow.
La tension autour du référendum au Kurdistan n’a pas faibli mardi, le président Erdogan mettant en garde contre un risque de « guerre ethnique et confessionnelle » après le vote. Le Premier ministre irakien a aussi lancé un ultimatum au Kurdistan menaçant d’interdire les vols internationaux vers la province d’ici à trois jours si le contrôle des aéroports ne lui était pas remis.
Bagdad avait déjà demandé dimanche aux pays étrangers de ne plus traiter qu’avec lui pour toutes les transactions pétrolières, l’or noir étant la principale source de revenus du Kurdistan irakien.
« Nous n’avions pas vu le pétrole utilisé comme une arme depuis longtemps, d’où la forte anxiété ressentie sur le marché lundi », a remarqué M. Kilduff.
Le repli connu par les cours du pétrole mardi soir provient également d’un renforcement du dollar. La hausse du billet vert rend plus onéreux et donc moins attractif les achats d’or noir, libellés dans la devise américaine, pour les investisseurs munis d’autres devises.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) était également sous les projecteurs après un point mensuel de suivi de l’accord de baisse de la production qui s’est tenu vendredi à Vienne, au cours duquel le cartel a affirmé atteindre un respect de ses objectifs de plus de 115%.
« Nous craignons que le bond des prix de lundi ne marque la fin de la hausse des prix. Il est désormais probable que l’Opep étendra son accord au-delà du premier trimestre 2018, mais ce n’est pas garanti. Et la Turquie ne bloquera pas les exportations kurdes irakiennes sans une hausse marquée des tensions dans la région », ont prévenu les analystes de Capital Economics.