Polémique sur les conditions de sa mort : l'ancien président Morsi enterré au Caire - DIA
43325
post-template-default,single,single-post,postid-43325,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Polémique sur les conditions de sa mort : l’ancien président Morsi enterré au Caire

DIA-18 juin 2019: L’ancien président égyptien Mohamed Morsi, décédé lundi, a été enterré ce mardi 18 juin à Medinat Nasr, un quartier de l’est du Caire. Son cœur s’est arrêté en plein procès, selon la télévision d’État. Il a été déclaré mort à l’hôpital.

L’ancien président égyptien issu des Frères musulmans Mohamed Morsi, 67 ans, est mort lundi 17 juin après une audition devant un tribunal du Caire, près de six ans après sa destitution par son successeur Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l’armée.

« Le tribunal lui a accordé le droit de parler pendant cinq minutes… Il est tombé sur le sol dans la cage des accusés… et a été immédiatement transporté à l’hôpital… » où il est décédé, selon un communiqué du parquet général égyptien. « Il est arrivé à l’hôpital à exactement 16 h 50 et il n’y avait pas de nouvelles blessures visibles sur le corps », a-t-il le parquet général.

Selon la télévision d’État, Mohamed Morsi est mort « à cause d’un arrêt cardiaque ». « Il a été enterré à Medinat Nasr, dans l’est du Caire, en présence de sa famille. La prière funèbre a été faite à l’hôpital de la prison de Tora » où il avait été déclaré mort, a indiqué l’un de ses avocats, Abdelmoneim Abdel Maksoud.

« D’autres détenus nous ont fait signe qu’il n’avait plus de pouls »
L’ancien président, en détention depuis juillet 2013, comparaissait lundi dans la cage réservée aux accusés à l’intérieur du complexe pénitentiaire de Tora dans le sud du Caire. L’un de ses avocats, Abdelmoneim Abdel Maksoud, a déclaré : « Nous n’avons même pas pu le voir au tribunal à cause des parois de verre blindé (du box) insonorisé. Mais d’autres détenus nous ont fait signe qu’il n’avait plus de pouls ».

« Je l’ai vu emporté sur une civière dans le complexe judiciaire » de la prison de Tora, a-t-il ajouté. Dans un message posté sur Facebook, Ahmed, le fils de Mohamed Morsi a confirmé la mort du président déchu. Le président turc Recep Tayyip Erdogan Erdogan, allié de l’ancien président islamiste, lui a rapidement rendu hommage en le qualifiant de « martyr ». Et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a exprimé « sa profonde tristesse ».

En mars 2018, une commission britannique indépendante avait condamné son maintien à l’isolement 23 heures par jour, dans des conditions de détention pouvant « relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant ». « Le refus d’un traitement médical de base auquel il a droit pourrait entraîner sa mort prématurée », avait déclaré devant le Parlement britannique le député Crispin Blunt, président de cette commission.

« Mohamed Morsi sera considéré comme un martyr »
Selon Jonathan Schanzer, du cercle de réflexion Foundation for Defence of Democracies (FDD), « étant donné les circonstances, Mohamed Morsi sera considéré comme un martyr. Et les théories du complot autour de sa mort vont certainement prospérer ». Mais selon ce dernier, « les Frères musulmans resteront moribonds en Égypte. Et ils resteront affaiblis dans le reste de la région ».

L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a également réagi lundi peu après l’annonce de la mort de M. Morsi. « C’est terrible mais ENTIEREMENT prévisible, étant donné l’échec du gouvernement à lui accorder des soins médicaux adéquats, encore moins des visites de sa famille », a tweeté SarahLeah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à HRW.

Le site du journal d’État Al-Ahram a aussi rapporté la mort de M. Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, resté au pouvoir un an avant d’être écarté par l’armée à l’été 2013.

Le leader islamiste était emprisonné depuis sa destitution par l’armée. Il avait été jugé par la suite dans plusieurs affaires dont un dossier d’espionnage pour l’Iran, le Qatar et des groupes militants comme le Hamas à Gaza.Il a également été accusé de fomenter des actes de terrorisme.

« Il y a eu une pause entre deux séances pour des affaires différentes… Ils avaient juste terminé la séance concernant l’affaire l’espionnage », a dit une source judiciaire lundi après l’annonce de la mort de l’ancien président.

1 400 manifestants pro-Morsi tués en quelques mois
Depuis sa destitution, son tombeur et ancien ministre de la Défense Abdel Fattah al-Sissi a mené une répression sans merci contre l’opposition islamiste et en particulier les Frères musulmans, dont des milliers de membres ont été emprisonnés. Plusieurs d’entre eux sont décédés en détention.

Policiers et soldats ont tué plus de 1 400 manifestants pro-Morsi en quelques mois. Des centaines ont été condamnés à mort, dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’Histoire récente » du monde.

Les années qui ont suivi le coup de force de l’armée en Égypte ont vu une succession d’attaques visant les forces de l’ordre. Des centaines de policiers et militaires ont été tués, en même temps qu’émergeait une véritable insurrection djihadiste localisée dans le nord-Sinaï, devenu un bastion du groupe État islamique.

0Shares