Première défaite diplomatique du MAE marocain Nasser Bourita contre le Polisario
DIA-06 juillet 2017: Le 29e sommet des chefs d’états et gouvernements africains, à Addis Abeba, a été marqué par la première défaite diplomatique marocaine à l’UA et surtout un échec personnel de Nasser Bourita, le jeune ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Depuis son adhésion à l’UA, il y a 6 mois, le Maroc n’a de cesse de comploter pour tenter d’écarter la RASD de la composante de l’Union Africaine. En effet, lors du dernier sommet africain, le Maroc a dépêché une forte délégation de plus de 30 personnes, composée de diplomates, d’agents et de journalistes, pour faire pression sur les diplomates africains et harceler les diplomates récalcitrants, afin d’introduire une nouvelle dénomination pour définir le Sahara occidental.
Pour sa première participation à la Conférence de l’UA, le Maroc a présenté une mouture où il est écrit : « quelques délégations ont proposé l’envoi d’une mission dans le territoire connu à l’ONU comme Sahara occidental et à l’UA comme RASD ». Dans le même paragraphe, il ajoute : « d’autres délégations ont exprimé leur opposition ferme à cette mission ». Une proposition de Rabat a reçu l’adhésion de 16 pays récupérés par le lobbying marocain sur la question à savoir les Comores, Sao Tome, le Gabon, Madagascar, le Swaziland, la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale, le Burkina Faso, le Malawi, la Gambie, le Sénégal, le Bénin, la Guinée Bissau, la Centrafrique, le Cap-Vert et le Nigéria, mais six pays se sont opposés à cette proposition: l’Algérie, la RASD, la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le Lesotho et l’Afrique du Sud. Suite à ce conflit le Nigéria s’est finalement proposé en médiateur pour trouver un compromis.
L’objectif de Rabat à Addis-Abeba : c’était de dessaisir l’Union Africaine du dossier du Sahara occidental pour en confier la gestion exclusive à l’ONU, plus précisément au Conseil de sécurité où le Maroc compte sur l’inconditionnel soutien de la France.
Finalement le Maroc qui aspirait au cours de cette 29 session à clore le dossier du Sahara occidental, à l’Union Africaine et à mettre un terme à l’implication de l’organisation continentale a finalement échoué et a abouti à un résultat contraire puisque le sommet africain s’est prononcé en faveur d’un renforcement du rôle du l’UA dans la gestion de ce conflit, considéré comme une priorité africaine au même titre que ceux de la Somalie, la Libye et autres conflits africains.
C’est ainsi que la Conférence des chefs d’Etats africains a engagé les président de l’Union Africaine et de la Commission de l’Union africaine, sur la base de l’Accord-cadre entre l’Union africaine et l’ONU, le 19 mai 2017 à New York, à assurer le soutien approprié à l’initiative que le Secrétaire Général de l’ONU envisage d’entreprendre pour parvenir à un accord sur une solution consensuelle et définitive du conflit»
La décision de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements sur le rapport du Comité pour la paix et la sécurité dans sa résolution numéro 9, pour sa part, «réitère sa détermination à trouver une solution globale au conflit du Sahara occidental et appelle les deux Etats membres, le Royaume du Maroc et la république arabe sahraoui démocratique à s’engager dans des pourparlers directes et sérieux et apporter la coopération nécessaire aux organes politiques de l’UA pour le Sahara occidental »
La Conférence se félicite aussi de «l’engagement du Secrétaire général des Nations unies à relancer le processus de négociation de bonne foi et sans conditions préalables en vue d’obtenir une solution durable qui doit prévoir le référendum du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes des nations unies et des décisions de l’UA/OUA »
La victoire diplomatique de la RASD, sous la bonne étoile de la diplomatie algérienne conduite par son ministre des affaires étrangères Abdelkader Messahel et de ses partenaires africains, qui ont une nouvelle fois déjoué les mauvais desseins de la diplomatie marocaine à Addis Abeba.
Le chef de la diplomatie algérienne, a salué le rôle des chefs d’Etats et gouvernements africains quant à la recherche d’une solution juste au problème sahraoui, loin de toute manœuvre douteuse.
« Il y avait une tentative de certaines parties d’exclure ce dossier de l’UA. Au contraire, l’Afrique a, dans ce sens, joué un rôle important dans la recherche d’une solution au règlement de la crise » a indiqué Abdelkader Mesahel à la clôture du Sommet.
Et ce dernier d’ajouter encore que «la résolution africaine sur le Sahara occidental demande notamment au président de la Commission de l’UA, en concertation avec le Conseil de paix de l’UA, de prendre des mesures appropriées, y compris la revitalisation éventuelle du Comité des chefs d’Etats en 1978, pour soutenir les efforts des Nations unies et encourager les parties, aujourd’hui présentes toutes les deux au sein de l’UA pour coopérer loyalement et en vue du succès du nouveau processus »
Enfin cette stratégie diplomatique marocaine a échoué car les poids lourds du continent comme l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria sont toujours partisans d’une solution juste fondée sur la légalité internationale dont l’UA et l’ONU sont les garants.
Salim Bey
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