Quel président pour l’Algérie en avril 2019 ?
DIA-07 mars 2019: Jamais depuis l’indépendance l’Algérie n’avait vécu un tel scénario. Au vu de la liste des candidats à la candidature pour l’élection présidentielle du 18 avril prochain, il y a de quoi s’inquiéter quant au nom du futur président de la République !
La question mérite d’être posée avec acuité quand on sait qu’à l’exception du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika, les candidats qui sont en lice n’ont pas l’étoffe de prétendre à la magistrature suprême. Ce sont en fait des candidats qui auront du même à jouer leur rôle de lièvre.
On aura constaté que les grosses cylindrées comme le président de Talae el Houryate, Ali Benflis, le président du MSP, Abderezzak Makri et la secrétaire générale du Parti des travailleurs Louisa Hanoune ne sont pas candidats. Même le SG du RND et actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia qui possède la stature d’un présidentiable n’est pas candidat.
Il ne reste que les candidats négligeables qui ne peuvent en aucun cas prétendre à la présidence de la République, à l’exemple de Fawzi Rebaine de AHD-54, Ali Zeghdoud du Rassemblement algérien ou encore Omar Bouacha du Mouvement El Infitah, sans parler des Rachid Nekkaz et autres illustres inconnus comme les Bouferache, Ali Ghediri, Loth Bonatiro…
En ce sens, ni le Président sortant, ni les candidats en lice ne peuvent prétendre à la présidence du pays, pour diverses raisons objectives.
En ce sens, l’unique solution passe par le report des élections car si le Conseil constitutionnel valide des candidatures, il ne sera plus possible de faire marche-arrière, comme le stipule l’article 144 de Loi organique de 2016, relative au régime électoral.
Cet article stipule : «Le retrait du candidat n’est ni accepté ni pris en compte après la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel, sauf en cas d.empêchement grave légalement constaté par le Conseil constitutionnel ou en cas de décès de l’intéressé, un nouveau délai est ouvert pour le dépôt d’une nouvelle candidature. Ce délai ne peut excéder le mois précédant la date du scrutin.
En cas de décès ou d.empêchement grave d’un candidat après la validation de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel et sa publication au Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, la date du scrutin est reportée pour une durée maximale de quinze (15) jours».
Dans le même registre, l’article 103 de la Constitution énonce : «Lorsqu’une candidature à l’élection présidentielle a été validée par le Conseil constitutionnel, son retrait ne peut intervenir qu’en cas d’empêchement grave dûment constaté par le Conseil constitutionnel ou de décès du candidat concerné. Lorsque l’un des deux candidats retenus pour le deuxième tour se retire, l’opération électorale se poursuit sans prendre en compte ce retrait.
En cas de décès ou d’empêchement légal de l’un des deux candidats au deuxième tour, le Conseil constitutionnel déclare qu’il doit être procédé de nouveau à l’ensemble des opérations électorales. Il proroge, dans ce cas, les délais d’organisation de nouvelles élections pour une durée maximale de soixante (60) jours».
En somme, si le Conseil constitutionnel qui est en train d’étudier les dossier des 21 candidats, valide une ou plusieurs candidatures, l’élection présidentielle sera maintenue à la date prévue, à savoir le 18 avril 2019.
Compte tenu de l’état de santé du Président-candidat Abdelaziz Bouteflika, et des marches populaires revendiquant son renoncement à sa candidature, il n’est pas à écarter que le chef de l’Etat se retire.
Dans ce cas de figure, c’est l’article 102 de la Constitution qui sera appliquée.
Cet article stipule : «Lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement. Le Parlement siégeant en chambres réunies déclare l’état d’empêchement du Président de la République, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du Chef de l’Etat, pour une période maximale de quarante cinq (45) jours, le Président du Conseil de la Nation (Abdelkader Bensalah), qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l’article 104 de la Constitution.
En cas de continuation de l’empêchement à l’expiration du délai de quarante cinq (45) jours, il est procédé à une déclaration de vacance par démission de plein droit, selon la procédure visée aux alinéas ci-dessus et selon les dispositions des alinéas suivants du présent article.
En cas de démission ou de décès du Président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République. Il communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit. Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l’Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées.
Le Chef de l’Etat, ainsi désigné, ne peut être candidat à la Présidence de la République.
En cas de conjonction de la démission ou du décès du Président de la République et de la vacance de la Présidence du Conseil de la Nation, pour quelque cause que ce soit, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate à l’unanimité la vacance définitive de la Présidence de la République et l’empêchement du Président du Conseil de la Nation. Dans ce cas, le Président du Conseil constitutionnel assume la charge de Chef de l’Etat dans les conditions fixées aux alinéas précédents du présent article et à l’article 104 de la Constitution. Il ne peut être candidat à la Présidence de la République».
Voici par ailleurs la liste des candidats à la candidature :
Le Président sortant, Abdelaziz Bouteflika, le président du Front Al-Moustakbel Abdelaziz Belaid, le président du parti Ahd 54 Ali Fawzi Rebaine, le président du Mouvement El Infitah, Omar Bouacha, le président du parti du Rassemblement algérien (RA) Ali Zeghdoud, le président du Parti de la victoire nationale (PVN), Adoul Mahfoudh, le président du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, le président du Front des jeunes démocrates pour la citoyenneté (FJDC), Ahmed Gouraya, le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aissa Belhadi ainsi que les candidats indépendants Abdelhakim Hamadi, le général à la retraite, Ali Ghediri, Abdechafik Senhadji, Ali Skouri, Mohamed Boufarache, Amara Mohcen, Ben Tabi Ferhat, Loth Bonatiro, Chabane Rezzouk , Ayeb Raouf et Rachid Nekkaz.
Amir Hani