Le président syrien prêt à coopérer avec Trump
DIA-16 novembre 2016: Le président syrien Bachar al-Assad s’est dit prêt à coopérer avec Donald Trump dans la lutte contre les islamistes. Il a toutefois prévenu qu’il fallait « attendre de voir » si le futur président américain allait changer la politique américaine vis-à-vis de la Syrie.
Réagissant pour la première fois à l’élection du milliardaire à la présidence américaine il y a une semaine, Bachar al-Assad a jugé que Donald Trump avait tenu des propos prometteurs sur la nécessité de combattre les islamistes en Syrie, « mais pourra-t-il tenir sa promesse? », s’est-il interrogé.
« Que deviennent les forces contraires au sein de l’administration' », a déclaré le président syrien, évoquant « des lobbies et des puissances » rivaux lors d’une interview à une chaîne de télévision portugaise, dont des extraits ont été diffusés mardi par la télévision d’Etat syrienne.
« Assad tue l’EI »
« C’est pour cette raison que nous sommes très prudents dans notre jugement à son égard (…) mais disons que s’il combat les terroristes, bien sûr, nous serons ses alliés, un allié naturel avec les Russes, les Iraniens », a ajouté Bachar al-Assad.
Pendant sa campagne, Donald Trump s’est interrogé sur la pertinence de soutenir les rebelles. Il a minimisé le but officiel de Washington, qui réclame le départ de Bachar al-Assad, et il a aussi observé que s’il n’aimait pas le président syrien, que M. « Assad tue l’EI » avec l’Iran et la Russie.
Dans une interview à la BBC, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, estime que le président élu américain a raison de vouloir travailler avec la Russie contre l’Etat islamique en Syrie. Il l’exhorte toutefois aussi à favoriser des réformes politiques pour empêcher le groupe djihadiste de recruter davantage.
Une victoire à long terme contre l’EI requiert une « approche complètement nouvelle », fait valoir le diplomate italo-suédois. « En d’autres termes, une sorte de décentralisation politique en Syrie. Autrement, beaucoup d’autres gens, malheureux en Syrie, pourraient rejoindre Daech alors qu’ils sont en train de combattre Daech », dit-il, employant l’acronyme arabe de l’EI.
Staffan de Mistura évoque un système décentralisé à l’irakienne, où les Kurdes auraient une certaine autonomie et où les musulmans sunnites ne se sentiraient pas privés de leurs droits.