DIA-21 décembre 2018: La présidentielle de 2019 continue de susciter un débat plutôt byzantin dans la mesure où chacun y va de son analyse et son initiative au moment où la solution est entre les mains de celui qui détient légalement le pouvoir, le président de la République Abdelaziz Bouteflika.
Alors que les partis de la majorité (FLN, RND, TAJ et MPA) poursuivent leurs consultations, les autres partis sont partagés et tiennent des discours contradictoires. A commencer par les partis islamistes qui sont divisés quant à la position à prendre concernant la présidentielle de 2019.
A ce propos, le Mouvement El-Islah que préside Filali Ghouini a réitéré le soutien de sa formation politique à la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour un 5eme mandat en prévision de l’élection présidentielle de 2019. Pour sa part, le président du Mouvement pour la société et la paix, Abderezak Makri tient toujours à l’initiative de son parti, à savoir parvenir à un consensus national afin de reporter la présidentielle de 2019.
Pour le MPS, le report de l’élection présidentielle est « un projet politique découlant de l’initiative du consensus national », relevant que « sa concrétisation est tributaire de la réunion de certaines conditions, notamment un consensus au niveau de l’ensemble des institutions de l’Etat et un débat autour de ce report entre les différents partis politiques, au sein du pouvoir et de l’opposition ».
Le MSP est accusé par un autre parti islamiste, le Front pour la justice et le développement (FJD) d’Abdallah Djaballah, de «comploter avec le Pouvoir», au moment où le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina qui est un ancien du MSP, a critiqué l’initiative de Makri et a souhaité qu’il soit consulté avant le lancement de la moindre initiative.
Bengrina a indiqué que son parti « n’adhèrera pas aux solutions toute faites, s’il n’a pas été consulté à leur sujet ou n’a pas participé à les trouver », appelant à « n’exclure aucune partie ».
Pendant, ce temps, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune ne sait plus sur quel pied danser. Pour noyer le poisson dans l’eau, elle réitère une de ses anciennes propositions que le Pouvoir a toujours refusé, à savoir élire une Assemblée nationale constituante pour parvenir à un consensus national.
Hanoune s’est exprimée sur l’initiative de TAJ qui a appelé à la tenue d’une conférence nationale. Elle s’est interrogée sur « les objectifs et les missions de cette conférence », affirmant, dans ce cadre, qu' »après obtention de réponses à ces questions, sa formation politique fixera sa position ».
On se rend compte qu’il est difficile de parvenir à un consensus entre tous les partis en raison des positions des uns et des autres. Les partis qui activent sur la scène politique attendent en fait un signal du Pouvoir, lequel détient toutes les rênes. Un Pouvoir qui semble laisser les différents acteurs politiques s’exprimer et agir avant de sonner la fin de la récréation.
Amir Hani