La proposition de Mounia Meslem fait le « bad buzz » international
DIA-03 décembre 2016: La Ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme fait un bad buzz international. Les propos qu’elle a prononcé récemment ont soulevé un véritable tollé et suscité la polémique. Les journaux de différents pays n’ont pas raté l’occasion de faire le point sur les déclarations de la ministre. Désapprobation, indignation et moquerie…un tour d’horizon pour voir ce que ces quotidiens ont dit de Mme Mounia Meslem.
En effet, la déclaration de la ministre au micro de la chaine Elbîlad TV ont suscité la polémique, tant par les Algériens que les quotidiens de l’autre coté de la méditerranée. Mme Meslem avait la semaine dernière dit que les femmes cadres d’Etat devraient céder tout leurs salaires à l’Etat, car selon elle, les femmes mariées ont des maris qui s’occupent d’elles. Ainsi, le quotidien Français « L’Express » dénonce une « réflexion sexiste ». Le « Dauphiné » crie également aux « propos sexistes ». La proposition de la ministre selon le journal est « étonnante » et « peu progressiste».Même constat au journal « Le progrès ». De son coté « le nouvel observateur » fait remarquer que « la sortie politique de Mounia Meslem Si Amer survient également dans le contexte tendu de l’adoption de la Proposition de loi de finances 2017 qui prévoit notamment, une série d’augmentations de taxes à la consommation et donc une baisse du pouvoir d’achat ».
Le site d’information Mexicain « Cronica.com » va plus loin dans son analyse. Ce dernier estime que la proposition de la ministre « ne montre que mépris à l’égard des femmes, en les obligeant à accepter et à se soumettre à ce qu’on leur dit ». Enfonçant le clou, il ajoute que « Mounia est une femme opprimée ».
Ave le titre « En el Magreb, mujer contra mujer » (Dans le Maghreb, une femme combat la femme), le journal espagnol El-Diario qualifie la proposition de Mme Meslem de « saugrenue« . Le même journal rappelle que « la ministre est une avocate de formation et une des fondatrices de l’association Rachda des droits des femmes ce qui accentue la portée de ses déclarations ».
Concernant le journal « El-Pais », il signale que cette polémique intervient à un mauvais moment. Pour le journaliste : « la ministre ne pouvait pas plus mal choisir le moment de faire cette proposition qui coïncidait avec l’adoption au parlement algérien des augmentations de taxes qui auront un lourd impact sur les prix du carburant, l’électricité, l’eau et le gaz, entre autres produits ».
Par ailleurs, un autre quotidien Espagnol, à savoir « El-Diario de Cordoba » désigne Mme Meslem dans sa liste des personnalités en mauvaise posture, et déclare que cette proposition est « le comble ».
La Russie en a également fait l’écho. Le site Russia Today, rappelle qu’ « en Algérie, ce n’est pas la première fois que la question des droits des femmes fait l’objet de polémiques ». Il souligne dans ce sens, l’affaire de lycéennes non-voilées, qui auraient été refoulées à l’entrée de leur lycée le jour de la rentrée des classes, et la mise en garde d’Amnesty International en septembre dernier « face à l’augmentation des violences faites aux femmes après la mort d’une Algérienne brûlée vive« .
Quant à nos voisins Marocains, on était sure qu’ils n’allaient pas rater ça. Le site d’information « Actu-Maroc » voit dans les propos de la ministre une « proposition saugrenue ».
« Infos Bénin Monde » site du bénin à lui aussi réagi, en se demandant : « Mais qu’est-ce qui a donc pu passer par la tête de Mounia Meslem Si Amer, la ministre algérienne de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine? ». Cela représente selon le site « une belle bourde pour la ministre qui a réussi à se mettre beaucoup de monde à dos ».
Il est à souligner que la toile Algérienne a vivement réagi aux propos de la ministre. Les commentaires oscillent entre incrédulité devant de tels propos, et colère d’entendre une ministre méconnaître la réalité sociale du pays, où plusieurs femmes font vivre leurs familles et assument les charges de leurs foyers.
Lamine Réda