Quel avenir pour le Hirak après le départ des 3 B et la libération des «détenus» ?
DIA-03 janvier 2020: Le Hirak entame aujourd’hui son 46ème vendredi et bouclera bientôt une année. Les marches pacifiques qui ont débuté le 22 février 2019, auront atteint plusieurs de leurs objectifs avec la démission de Bouteflika qui a été contraint de renoncer au 5e mandat. Par la suite, le Hirak avait revendiqué le départ des trois B, en l’occurrence l’ex-président imposé de l’APN, Moad Bouchouarab, l’ex-Premier ministre Noureddine Bedoui et l’ex-chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah.
Plusieurs personnes et activistes, arrêtés durant les marches populaires, sont libérés en attendant que d’autres activistes retrouvent leur liberté. On citera notamment la libération du Moudjahid Lakhadr Bouragaâ qui est un signe d’apaisement de la part du nouveau Pouvoir. Il y a aussi la libération de l’homme d’affaires Issad Rebrab dont les entreprises risquaient de fermer et de mettre au chômage des centaines de milliers de travailleurs.
La main tendue au Hirak par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, se concrétise progressivement. Il faut donc s’attendre à d’autres décisions qui seront prises bientôt, allant dans le sens de l’apaisement.
Il est vrai que ceux qui sont appelés les purs et durs du Hirak exigent que «tout le monde parte» (yatnahaw ga3), toutefois les changements ne peuvent pas être opérés subitement, mais en douce afin d’éviter les dommages collatéraux de la transition.
Par ailleurs, des incidents s’étaient produits dans plusieurs villes vendredi dernier lors des marches pacifiques. Des brebis galeuses et des manipulateurs tentent d’infiltrer le Hirak et de provoquer des incidents, ce qui avait amené le général-major Saïd Chanegriha, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) par intérim, à évoquer un «complot» contre l’Algérie, s’engageant ainsi à accompagner et à protéger les marches pacifiques». Il a aussi réaffirmé que l’ANP restera mobilisée au service de la patrie et ne déviera jamais de ses engagements constitutionnels.
Amir Hani