Rapport US sur la religion en Algérie: 55 imams salafistes écartés des mosquées
DIA- 11 Août 2016: Le Département d’Etat américain a publié un rapport sur les libertés religieuses en Algérie, mettant l’accent sur les garanties constitutionnelles et légales permettant l’exercice de la liberté de culte dans le pays.
Dans son rapport exhaustif sur les libertés religieuses dans le monde en 2015, le département d’Etat souligne que la Constitution algérienne garantit la liberté de conscience et les lois accordent à chacun le droit de pratiquer sa religion dans le respect de l’ordre et de la réglementation publics. Le département d’Etat précise à ce propos, que le code pénal incrimine quiconque insulte les prophètes ou dénigre les religions.
Le même document a mis en exergue la détermination du gouvernement algérien à contrer le salafisme radical en rappelant les déclarations dans lesquelles il s’est opposé à toute forme d’extrémisme religieux tout en condamnant les violences commises au nom de l’Islam.
Le gouvernement algérien a, également, annoncé sa volonté de soustraire les mosquées à l’influence des salafistes en procédant au remplacement de 55 imams imprégnés de la pensée salafiste par d’autres formés dans ses propres instituts, rappelle encore le département d’Etat.
En novembre 2015, les autorités algériennes ont autorisé l’importation d’écrits religieux non islamiques (les bibles), et annoncé leur volonté de rouvrir les synagogues comme preuve patente de la liberté de culte en Algérie, note le même document.
Durant la période couverte par le rapport, l’Algérie a autorisé les groupes missionnaires à entreprendre des activités humanitaires pour autant qu’ils ne fassent pas de prosélytisme.
De même, le gouvernement a continué de reconnaître et d’enregistrer les associations des groupes religieux non musulmans comme l’église anglicane ou l’église protestante.
Il relève aussi qu’aucun cas de persécution des chrétiens n’a été signalé en Algérie durant la période couverte par le rapport et les membres de cette minorité religieuse continuent à pratiquer leur culte en toute liberté, constate le département d’Etat.
Le rapport est revenu, par ailleurs, sur les missions du Haut conseil islamique (HCI) qui s’évertue à donner une vraie compréhension de l’Islam et également, sur la création des associations à caractère religieux soumises aux exigences des lois en vigueur.
Concernant la protection des minorités religieuses, le rapport note avec satisfaction le travail mené par la commission nationale des cultes autres que musulman qui facilite aux groupes religieux non musulmans de s’enregistrer auprès des autorités conformément la loi.
En dépit du fait que les autorités ne s’ingèrent pas dans la gestion des services religieux, des églises ont fait face, tout de même, en 2015 à de nombreuses difficultés administratives et lenteurs bureaucratiques.
Le document constate aussi que l’intervention des forces de l’ordre pour empêcher les rassemblements des non jeûneurs pendant le mois de Ramadhan est beaucoup plus motivé par le besoin de maintenir l’ordre public, en précisant que le ministère des Affaires religieuses avait plusieurs fois réitéré que le jeûne est une pratique strictement privée.
Évoquant les événements de Ghardaïa, le Département d’Etat s’est référé dans son constat aux propos du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, et du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa qui avaient rejeté l’existence d’un conflit confessionnel entre les communautés mozabite et Chaamba. Démographiquement, le rapport estime à 99% le pourcentage des musulmans sunnites en Algérie, les autres minorités religieuses représentent à peine 1%. Aucune note n’a été inscrite sur la présence Chiite, ni sur les tentatives d’évangélisation en Algérie. Enfin, le département d’Etat avance un nombre de 200 juifs seulement vivant en Algérie, citant en cela des chiffres obtenus auprès de responsables religieux algériens.
Amir Hani