Rapts d’enfants: L’ARAV appelle les télés privées au professionalisme
DIA-30 août 2016: Après son communiqué du 9 août, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), réagit encore sur le traitement par les télévisions des rapts d’enfants, appelant les médias audiovisuel à traiter les informations ou les images relatives aux rapts d’enfants « en se fiant exclusivement, comme l’exige la loi, au communiqué du procureur de la République compétent », avant toute diffusion d’image ou d’information.
« L’Autorité appelle à une observance des valeurs et des règles professionnelles en plaçant les événements dans leur juste contexte et en se fiant exclusivement, comme l’exige la loi, au communiqué du procureur de la République compétent, qui lui-même travaille en coordination avec les services de sécurité, avant toute diffusion d’image ou d’information de façon à éviter tout ce qui est de nature à perturber le cours de l’enquête et de la recherche« , a précisé mardi un communiqué de l’ARAV, signé par son président, Zouaoui Benhamadi.
L’ARAV a relevé que cette démarche visait à permettre aux professionnels de l’information de traiter ce genre d’événements avec le « sens de la raison et de la responsabilité« .
Se disant interpellée par les actes « ignobles » et »inadmissible » dont sont victimes des enfants, l’ARAV en appelle à toutes les parties impliquées dans la diffusion de l’information à observer « une rigueur toujours plus grande dans le traitement de ces informations de très haute sensibilité humaine ».
L’ARAV valorise à son juste titre le plan national « Alerte rapt/disparition d’enfants » pour mieux veiller au respect des lois de la République en vigueur, notamment la loi 14-04 relative à l’activité audiovisuelle qui reprend dans son article 48 les dispositions se rapportant à l’objectivité et à la transparence dans le traitement de l’information et la couverture des événements ainsi que
les dispositions de la loi organique relatives à l’information et celle 15-12 relative à la protection de l’enfant ainsi que les conventions et traités internationaux.
Tout en relevant le caractère « spécifique » de la couverture médiatique de ce genre d’événements, l’Autorité invite tous les professionnels à éviter le style sensationnel, les interviews et autres entretiens incitateurs pouvant porter atteinte aux libertés individuelles.
L’ARAV dénonce et condamne « fermement » ces actes « inqualifiables » qui vont à « l’encontre des valeurs humaines et civilisationnelles de notre société » et invite tous les professionnels du secteur à donner « tout son sens » et sa « vigueur » à l’instruction du premier ministre relative au plan d’ « Alerte rapt/disparition d’enfants » de façon à « mieux » contribuer à sauver la vie de l’enfant en danger.
L’ARAV qui réagit pour la deuxième fois dans ce dossier, n’a visé aucune chaîne et souhaite montrer avant de réagir sur le terrain la législation. Car plusieurs chaînes de télévisions privées ont diffusés des émissions et des débats sur la question des kidnappings sans recevoir d’avertissement. En revanche, l’Arav a passé sous silence la campagne médiatique dont a fait l’objet le COA et même certaines chaînes continuent de diffuser des films pirates sans autorisation.
Amel Bouchaib