Recours : Le Conseil constitutionnel rendra ses conclusions sous peu
DIA-15 mai 2017: Le Conseil constitutionnel devra rendre ses conclusions relatives aux recours introduits par nombre de partis ayant pris part aux Législatives du 4 mai, sous peu. Dans la soirée de ce jour, si on s’en tient au délai de 72 heures que la législation en vigueur lui impose pour traiter les recours qui lui sont parvenus ; la date limite de dépôt de ces derniers ayant pris fin jeudi dernier, 11 mai, à 00 heures. Faut-il dire que ce moment est attendu avec une impatience qui va crescendo par les partis concernés. Mais également par tous les observateurs de la scène politique nationale. Et ce, pour une multitude de raisons ; la principale étant que ces conclusions permettront à tous les « participants » d’avoir une idée précise de leur (nouvelle) place sur ladite scène. Et aux observateurs, une idée tout autant claire de la nouvelle configuration de cette dernière. Ceci indépendamment de l’appréciation que les uns et les autres ont eu du déroulement des élections en question et, partant, des résultats auxquels elles ont abouti. En prenant connaissance de leur place précise (sur l’échiquier politique national), les formations politiques auront ainsi les éléments nécessaires pour s’y positionner ; dans le sens d’un confortement des positions qu’elles y occupaient, pour certaines, ou d’une révision de celles qu’elles avaient, pour d’autres. Un exercice qui concerne tout autant les « grosses cylindrées » que les partis dits petits. Et tout autant, les partis dits du pouvoir que ceux se positionnant dans l’opposition. Pour la première catégorie de partis, ceux dits du pouvoir, la situation est autrement plus claire : la constance de leur position de soutien – un soutien qu’ils ont, au demeurant, réaffirmé après la proclamation des résultats – au président de la République les dispensant de retombées menaçantes pour leur pérennité. Ce qui explique pourquoi, ils semblent moins anxieux quant aux suites que le Conseil constitutionnel donnera aux recours qu’ils ont introduits. Sauf qu’il est attendu que ces résultats, marqués par un recul du FLN et une avancée du RND, l’un et l’autre, sensibles, entraînent une redistribution des cartes, au profit du deuxième parti, au sein du camp présidentiel. Dans le camp de l’opposition, la situation est quelque peu différente : ces composantes ne font pas, en effet, mystère de leur anxiété quant à la nature des suites qui seront donnés aux leurs. Et, partant, de leur espoir de les voir accepter ; même partiellement. Deux raisons essentielles, imbriquées l’une dans l’autre, expliquent cet espoir et, par ricochet, l’anxiété de le voir déçu: l’amélioration de leur score équivaudra pour les partis de l’opposition, tout à la fois, à un confortement de leur position vis-à-vis et du pouvoir et de leurs partenaires (dans le même camp), et un apaisement des tensions apparues, en leur sein, au lendemain de la proclamation des résultats. L’importance des conclusions du Conseil constitutionnel relatives aux recours qu’il a reçus, réside également dans le fait qu’ils préciseront davantage le sens que prendra la reconfiguration, déjà suggérée par les résultats annoncés, de la scène politique nationale : un camp présidentiel renforcé et élargi aussi bien à ses autres composantes que sont TAJ, le MPA et l’ANR qu’à Alliance MSP-FC, mais qui ne serait plus dominé par le seul FLN, face à une opposition laminée et totalement désunie. Sauf que les inconnues dans cette équation voulue par le pouvoir sont nombreuses; les plus importantes étant l’issue du bras-de-fer en cours actuellement au sein du MSP entre les partisans d’une participation au gouvernement et ceux qui s’y opposent, et l’attitude des autres partis de l’opposition qui pourraient ne pas rester « les bras croisés » face à l’évolution que connaît la scène politique nationale. Et aller, eux aussi, vers un regroupement plus large qui ferait contrepoids à celui, en phase de constitution, dans le camp présidentiel.
Mourad Bendris