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Récupérée par le Makhzen, Rachida Dati viole le droit international du Sahara Occidental
DIA-19 février 2025: La visite effectuée lundi 17 février par la ministre de la culture française, Rachida Dati, au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc dont le conflit est au l’ONU, « est d’une gravité particulière » et « est condamnable à plus d’un titre », a dénoncé, mardi, le ministère des affaires étrangères algérien.
Lundi, à son arrivée à Laayoune pour lancer un centre culturel français, Rachida Dati est devenue la « première ministre française en visite dans les provinces du Sud », utilisant la terminologie employée par le Maroc pour désigner ce territoire, considéré comme la dernière colonie du monde.
« La visite est condamnable à plus d’un titre. Elle traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité » de l’ONU, a affirmé le ministère algérien dans un communiqué : « Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l’exercice d’un droit à l’autodétermination demeure inaccompli. »
Cette « visite malvenue renvoie l’image détestable d’une ancienne puissance coloniale solidaire d’une nouvelle », a poursuivi le ministère : « Ce faisant, le gouvernement français se disqualifie davantage et s’isole par rapport à l’action des Nations unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara occidental sur la base d’un strict respect de la légalité internationale. » En octobre 2024, une résolution du Conseil de sécurité soutenue par douze des quinze membres a appelé à une solution « réaliste et mutuellement acceptable ».
Le Sahara occidental, situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU, qui y avait prévu un référendum d’autodétermination – jamais concrétisé – lors de l’installation de sa mission, la Minurso, en 1991. Le cessez-le-feu a volé en éclats en novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient l’unique route vers la Mauritanie, selon eux illégale car inexistante en 1991.
Amir Hani